Quelque 128 migrants, dont 8 femmes et 14 enfants, ont été secourus dans le désert à Assamaka, localité nigérienne frontalière de l'Algérie, a annoncé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) sur sa page Facebook. Les migrants sont «arrivés à pied depuis le point zéro à la frontière avec l'Algérie» et ont reçu les soins de premier secours nécessaires, précise la représentation nigérienne de l'organisation. «Plus de 100 personnes ont accepté cette assistance et ont été transportées au centre de transit d'Arlit, mercredi 8 août, 8 autres sont arrivées par leurs propres moyens au centre de transit d'Arlit et 6 migrants ont décidé de retenter leurs chances en Algérie. Parmi eux, il y avait 11 pays d'origine différentes, notamment le Nigeria, le Bénin, la Guinée-Conakry, la Guinée-Bissau, la Côte d'Ivoire, le Mali, la Gambie, le Liberia, le Cameroun et le Sénégal», détaille la même source, qui précise que les migrants sont assistés avec le transport vers leur pays d'origine. La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) relève, par la voix de son vice-président, Saïd Salhi, des «contradictions dans les communiqués de l'OIM». «Nous savons que les opérations d'expulsion se poursuivent en Algérie et au Maroc, mais seulement l'information reste ambiguë, car il n'est pas dit est-ce que ce sont des migrants en partance vers l'Algérie ou des migrants refoulés par l'Algérie, et au sujet de l'OIM il faudra relever la contradiction dans ses communiqués à Samaka, qui ont déjà parlé des opérations de sauvetage et du mauvais traitement des migrants expulsés d'Algérie, ce qui a été contredit par les déclarations du représentant de l' OIM en Algérie à l'occasion de la dernière opération d'expulsion des migrants subsahariens, ce qui fait déjà planer le doute sur cet organisme», s'étonne le vice-président dans une déclaration à El Watan. Le responsable de la LADDH s'interroge par ailleurs au sujet de la coopération et des accords passés entre les gouvernements algérien et nigérien et leurs relations avec les agences onusiennes (HCR et OIM), «car, relève-t-il, il est clair que la responsabilité des deux pays est engagée. La gestion des frontières et des flux migratoires engage les deux parties». Quelque 33 400 migrants, majoritairement des ressortissants nigériens, ont été renvoyés d'Algérie vers leur pays d'origine depuis le début des opérations en 2014. Les expulsions de migrants n'ont pas cessé. A Oran, selon Fouad Hassam, défenseur des droits de l'homme, le «ramassage à la petite cuillère» se poursuit toujours dans les quartiers de la ville.