Si les pluies diluviennes qui se sont abattues les 12, 13 et 14 janvier ont provoqué l'effondrement d'un mur à la cité Boutemdjet à M'daourouch et des infiltrations des eaux pluviales dans des dizaines de bâtisses de Sédrata, Mechroha, Taoura et Souk Ahras, celles des dernières 72 heures ont surtout mis a nu les carences de l'aménagement urbain au chef-lieu de la wilaya. L'absence des avaloirs et/ou leur volume inadapté aux grandes agglomérations ont été à l'origine de la formation de véritables étangs à travers les rues et ruelles des cités Ahmed Loulou, Djenenne Teffeh, Ibn Rochd et Bendada, les rendant inaccessibles et dangereux pour les personnes âgées et les enfants. L'abondance de ces eaux qui se perdent dans la nature a réussi à éroder le sol et affecter chaussées et immeubles, à transformer plusieurs quartiers en bourbiers et provoquer des fissures dans la quasi-totalité des murs de soutènement de cités, datant de quelques années seulement. Les habitants des lotissements attribués à un moment donné au gré des humeurs et ceux des cités de la périphérie restées, des années après leur attribution sans aménagement urbain fiable, subissent la gadoue, les immondices, les rats et les objets hétéroclites charriés par la crue. Les trottoirs inexistants dans plusieurs cités résidentielles et autres défoncés ou sans bordures demeurent, depuis des décennies, dans cet état et n'inquiètent, outre mesure, aucun responsable. Pis encore, la mode à Souk Ahras est, depuis des années, à la réfection des trottoirs du centre-ville où les charges sont nettement inférieures à celles des quartiers populaires et les cités nouvellement attribuées où les travaux sont, on ne peut plus, onéreux. Les 180 MDA alloués en 2007 à un projet de réfection des trottoirs, dans le cadre d'une opération d'embellissement de la ville avérée, quelques semaines après, un résumé d'anomalies, n'ont fait que confirmer la gabegie programmée et le replâtrage. Témoins du provisoire et de la complicité des instances de contrôle, ces trottoirs, qui ont atteint dans certains endroits les 40 cm de hauteur, offrent aujourd'hui un décor hideux et perdent, chaque jour que Dieu fait, des dizaines de mètres de carrelage à cause de l'infiltration des eaux. Sous d'autres cieux, l'embellissement d'une ville tient compte de l'avis des architectes, des ingénieurs du bâtiment, des décorateurs et des gens du domaine. Le projet est exécuté par des artisans et des promoteurs spécialisés, et le suivi est assuré par les responsables à tous les niveaux. A Souk Ahras, une simple brise peut être révélatrice de malfaçons. Que dire d'une intempérie ?