Des responsables de l'administration Trump auraient rencontré en secret des militaires vénézuéliens rebelles pour évoquer le renversement du président Nicolas Maduro, affirme le New York Times. Le NYT – qui s'appuie sur des responsables américains anonymes et un ancien responsable militaire vénézuélien qui a participé aux discussions – a soutenu, dans son édition de samedi, que ces échanges ont eu lieu en 2017, mais n'ont pas débouché, certains interlocuteurs figurant sur une liste américaine de responsables vénézuéliens étant considérés comme corrompus. Des observateurs pensent que ces discussions, si elles étaient avérées, pourraient faire réagir, compte tenu de l'histoire d'interventions secrètes des Etats-Unis à Cuba, au Nicaragua, au Brésil et au Chili. M. Trump avait déjà suscité la colère de Caracas et un tollé en Amérique latine en évoquant, à l'été 2017, une «possible option militaire» au Venezuela. La Maison-Blanche avait ensuite tenté de rectifier le tir en affirmant qu'aucune action militaire n'était prévue dans un futur proche. «Nous dénonçons devant le monde les plans d'intervention et le soutien aux conspirations militaires du gouvernement des Etats-Unis contre le Venezuela. Dans les médias américains eux-mêmes, des preuves nouvelles et grossières sont révélées», a réagi sur Twitter le ministre des Affaires étrangères vénézuélien, Jorge Arreaza. Le gouvernement vénézuélien affirme que Nicolas Maduro a déjà été visé par un attenta,t le 4 août à Caracas, et que cette attaque, menée avec deux drones chargés d'explosif, a été «planifiée et exécutée depuis le territoire des Etats-Unis», une thèse catégoriquement rejetée par Washington. Garrett Marquis, un porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC) américain, a déclaré que «la préférence politique des Etats-Unis pour un retour pacifique et ordonné à la démocratie au Venezuela reste inchangée». La presse occidentale rappelle quant à elle qu'après «l'attentat» contre Maduro, le pouvoir vénézuélien s'en est pris à l'opposition. L'Assemblée constituante vénézuélienne a entamé, le 8 août dernier, un processus visant à traduire en justice des députés de l'opposition accusés d'être impliqués dans l'attaque présumée aux drones contre le président vénézuélien. Nicolas Maduro avait aussi personnellement impliqué l'opposant Julio Borges, ancien président du Parlement actuellement en exil, ainsi que le député d'opposition Juan Requesens, dans l'«attentat» dont il dit avoir été la cible, lors d'une allocution diffusée sur la télévision officielle. Evoquant des «financiers» non identifiés qui résideraient aux Etats-Unis, M. Maduro avait peu après les faits mis en cause «l'ultra-droite», se référant ainsi à l'opposition vénézuélienne. Il avait également nommément accusé Juan Manuel Santos, le président colombien qui a passé les rênes du pouvoir à son successeur Ivan Duque. Mis en cause, Julio Borges avait répondu directement sur Twitter. «Ni le pays ni le monde ne croient à ta farce d'attentat», avait-il écrit, à l'intention du président vénézuélien. «Nous savons tous que c'est un montage pour nous poursuivre et pour nous condamner, nous qui nous opposons à ta dictature.»