Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales, et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a affirmé, le 2 août dernier à Alger, soit un mois avant la rentrée scolaire, que l'Etat «a mobilisé toutes les ressources humaines et matérielles pour la réhabilitation des établissements scolaires». Mais voilà, la rentrée n'a pas été un jour heureux pour tout le monde. Simple constat : il n'y a pas eu d'équité pour tous les élèves scolarisés. Certains n'ont même pas trouvé de places pédagogiques aux abords de leur lieu résidence, en particulier les nouveaux relogés. Ceux qui s'entassent à 40 élèves par classe doivent s'estimer heureux ! La loi est là pour délimiter les responsabilités dans la gestion des écoles. Entre le ministère de l'Education et celui de l'Intérieur et des Collectivités locales, les prérogatives sont pourtant claires. Mais, il faut admettre que toutes les communes ne se ressemblent pas. Si dans certaines localités l'école demeure la priorité des uns, ailleurs nous avons l'impression que c'est le dernier des soucis des responsables locaux. Mais la question des budgets s'impose aussi pour certaines communes, car la volonté ne suffit toujours pas. Ne faut-il pas alors que la gestion des écoles primaires revienne entièrement sous la coupe du ministère de l'Education nationale ? Une revendication maintes fois soulevée par les partenaires sociaux. Aujourd'hui, nous sommes convaincus que le statut de l'école communale est une excellente idée, géniale même, comme le souligne Nabil Ferguenis du Snapap, mais ça ne marche pas toujours bien en Algérie contrairement en France. Pourquoi faut-il défendre l'idée des écoles primaires exclusivement chapeautées par le ministère de l'Education ? Equité D'abord, c'est pour plus d'égalité. Idir Achour du CLA explique qu'il ne peut pas y avoir d'équité pour toutes les écoles primaires dans la mesure où les communes n'ont pas toutes les mêmes attributs. Chaque commune à ses capacités budgétaires et chaque élu ses méthodes de gestion. La nouveauté en 2018, c'est ce nouveau texte de loi qui définit clairement les prérogatives des uns et des autres. Du point de vue théorique, rien ne peut poser problème, selon Idir Achour. Mais sur le terrain, l'encadrement du personnel, comme les cantines et la gestion des infrastructures et l'hygiène laissent à désirer, explique encore Idir Achour, même si lui continue à défendre une école sous la casquette des Collectivités locales. Puis vient l'idée défendue par le Snapap, à savoir l'ingérence dans les affaires pédagogiques : «La qualité de nos élus qui ignorent la réglementation et qui s'ingèrent dans le fonctionnement de nos établissements», indique-t-il. «On assiste aussi, défend encore le syndicaliste, à l'utilisation des établissements pour diverses activités par les élus. Mais, quand il s'agit de prendre en charge les insuffisances en termes de réfection et de travailleurs, ces élus disent ne pas avoir les moyens pour y répondre. Certains, dit encore Idir Achour, s'intéressent de près aux écoles qui constituent après tout un objectif électoral». En troisième lieu, la distribution des logements, toutes formules confondues, n'est quasiment pas suivie par les infrastructures de base. «Si la pression est faite pour la réception des logements, elle n'est pas de mise pour les infrastructures qui doivent suivre», se désole Idir Achour. En termes clairs, Nabil Ferguenis se demande comment une APC qui n'arrive pas à gérer «ses ordures et la distribution de l'eau potable comment serait-elle capable de gérer les cantines scolaires ?» Et ce sont surtout les cantines scolaires qui posent aujourd'hui problème, défend aussi Kamel Nouari, directeur d'un collège à Médéa. Idir Achour, qui ne voit pas particulièrement l'urgence ni le besoin de faire passer ces écoles sous la coupe du ministère de l'Education en matière de gestion, insiste sur la nécessité de réajuster l'équilibre des cantines. Car, selon lui, on ne peut pas accepter de disparités en matière de repas pour les enfants. Et si le ministère de l'Education ne peut pas s'encombrer avec la gestion des écoles primaires, Nabil Ferguenis propose la création d'un office pour la gestion des écoles primaires. Nassima Oulebsir