L'Organisation des Nations unies (ONU) a tiré hier la sonnette d'alarme sur la situation «alarmante» au Yémen, où l'aide humanitaire a été «prise pour cible» dans la ville de Hodeïda, selon l'APS. «La situation de la sécurité à Hodeïda est en train de se détériorer très rapidement, le conflit menaçant la continuité de l'assistance humanitaire», a déclaré un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Hervé Verhoosel, lors d'un point de presse à Genève. Depuis l'échec, la semaine dernière, des pourparlers de Genève sur le Yémen, des combats meurtriers ont repris autour de la ville portuaire de Hodeïda (ouest), point d'entrée crucial pour l'aide humanitaire. «Des travailleurs humanitaires, leurs infrastructures et des vivres ont été ciblés ces derniers jours», a affirmé H. Verhoosel. Il a notamment expliqué que des entrepôts du PAM, contenant de la nourriture pour assister quelque 19 200 personnes «très affamées», ont «été touchés» par un tir de mortier lancé par «un groupe armé non identifié», blessant un garde. Par ailleurs, une «série d'incidents de sécurité» ont touché des silos conservant un quart des besoins mensuels en blé du PAM au Yémen, a-t-il indiqué. En outre, a-t-il soutenu «des combats ont été signalés à de multiples reprises à proximité immédiate du bureau du PAM (…), ce qui pourrait compromettre la sécurité et la sûreté de 33 fonctionnaires du PAM dans la ville de Hodeïda». Environ 46 000 tonnes de blé doivent arriver dans les 10 prochains jours à Hodeïda, selon le PAM, mais leur acheminement pourrait être compromis si la situation continue à se détériorer. «Ne ciblez pas nos entrepôts», a lancé le porte-parole du PAM. En août, le PAM a aidé 700 000 personnes parmi les 900 000 gravement menacées dans la région de Hodeïda. R.I.