Bien que les Etats-Unis se sont de tout temps alignés sur les positions d'Israël, jamais une administration américaine n'a montré autant de détermination à liquider la cause palestinienne comme celle du président actuel, Donald Trump. Ce dernier semble vouloir faire le travail que n'a pu accomplir l'occupation israélienne, elle-même, par la force des armes. Il a commencé à la fin de l'année 2017 par décider unilatéralement de considérer la ville sainte d'Al Qods, reconnue par l'ensemble de la communauté internationale comme faisant partie des Territoires palestiniens occupés par Israël en 1967, comme la capitale de l'Etat hébreu. Pour pousser d'autres pays à suivre la même voie sur une des questions principales de la cause palestinienne, l'administration Trump a même transféré l'ambassade des Etats-Unis dans cette ville. Pour narguer encore plus les Palestiniens, Trump a choisi le 70e anniversaire de la création de l'Etat d'Israël, le 14 mai 1948, synonyme de la «Nakba», la catastrophe qui a frappé le peuple palestinien, pour inaugurer la nouvelle ambassade à Al Qods. La réaction palestinienne a été tout de même une surprise pour cette administration qui n'imaginait sûrement pas que le vieux président Mahmoud Abbas et le reste de la direction puissent s'opposer aussi farouchement à une décision annoncée publiquement et qui n'a presque pas eu d'écho dans le reste du monde arabe. Mahmoud Abbas, qui déclare souvent ne pas être prêt à terminer sa vie sur une traîtrise, a tout de suite décidé de couper toute relation avec les Etats-Unis et d'exclure le président Trump et son administration de tout rôle quel qu'il soit dans tout processus futur de paix. Convaincu que les Palestiniens, qui n'ont pas de ressources, n'ont pas le pouvoir de rester sur leurs positions s'ils sont privés des aides financières américaines, plus de 250 millions de dollars par an, Donald Trump les a simplement annulées. Pis, il s'est attaqué au budget de l'Unrwa, l'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens, dont son pays est le plus grand contributeur avec 350 millions de dollars par an. Dans ce dossier, l'allié et protecteur d'Israël a voulu faire d'une pierre deux coups. Faire pression sur la direction palestinienne et liquider une agence des Nations unies créée en 1949, qui a pu garder telle quelle la cause des réfugiés palestiniens pendant 7 décennies . Israël et les Etats-Unis du président Trump ne veulent pas entendre parler du retour des réfugiés palestiniens, ainsi que le garantit la résolution 194 des Nations unies. Voyant que les Palestiniens campent toujours sur leurs positions, à savoir leur rejet des actes américains, le président Trump a donné l'ordre de fermer la représentation de l'OLP à Washington. Il a été exécuté jeudi 13 septembre, une date qui coïncide avec le 25e anniversaire de la signature des Accords d'Oslo par Israël et l'OLP dans les jardins de la Maison-Blanche. Un accord qui devait aboutir à la création d'un Etat palestinien indépendant sur les Territoires occupés en 1967, au bout de 5 ans. Malheureusement, les gouvernements israéliens successifs ont tout planifié pour faire échouer cet accord qui devait être «le prélude à l'instauration d'une paix juste et durable dans la région du Proche-Orient». «Les mesures punitives américaines ne seront levées que lorsque les Palestiniens accepteront d'aller vers un accord», a déclaré au New York Times Jared Kushner, conseiller et gendre de Donald Trump. Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a répondu dans une déclaration à la presse. «Un règlement ne passera qu'avec la solution de deux Etats avec Al Qods (Jérusalem-Est) comme capitale de l'Etat de Palestine, selon les résolutions de la légitimité internationale et les décisions des sommets arabes.» «La poursuite du mépris des réalités historiques et religieuses ne fera que mettre la région au gré du vent», a ajouté le porte-parole du président Abbas.