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ETRHB va obtenir la totalité des actifs du groupe espagnol Villar Mir dans Fertial : Les travailleurs protestent et interpellent le ministre de l'energie
Une colère sans précédent couve dans le milieu des travailleurs des deux unités de Fertial, Annaba et Arzew (Oran). En cause, le groupe privé ETPHB de Ali Haddad – qui a déjà escamoté 17% sur les 66% des actifs du groupe espagnol Villar Mir dans sa filiale algérienne Fertial – va, selon eux, s'accaparer des 49% des actions qui restent. La concrétisation de cette transaction se fera lundi à Alger, lors d'une autre assemblée générale extraordinaire (AGE), convoquée à l'appel de l'actionnaire minoritaire ETPHB, préviennent-ils. Etant sans expérience dans le domaine de la pétrochimie, Ali Haddad compte maintenir le staff des expatriés pour la gestion de son nouveau bien, tel qu'a été le cas avec l'indien ArcelorMittal, lorsqu'il avait quitté sa filiale algérienne, Sider El Hadjar. Considéré comme étant leur ultime recours, les 1100 travailleurs de Annaba et Arzew interpellent le ministre de l'Energie, le PDG de Sonatrach et surtout le vice-ministre de la Défense, le général- major Ahmed Gaïd Salah, pour intervenir afin d'avorter cette transaction. «Nous avons été informés que le groupe privé ETRHB de Ali Haddad a exercé, à travers ses réseaux, une importante pression sur le partenaire espagnol à l'effet de lui céder la totalité de ses parts sociales (49%) et quitter l'Algérie. Une assemblée générale a été organisée, mardi dernier, dont l'objet aurait porté sur la cession des parts du groupe espagnol Villar Mir dans sa filiale algérienne Fertial au profit du groupe privé ETPHB de Ali Haddad, déjà actionnaire minoritaire à 17% dans cette même entrepris», affirment les travailleurs, interrogés mercredi lors d'un sit-in de protestation tenu au niveau du complexe de Fertial Annaba. Outre cette manifestation pacifique, le syndicat de l'entreprise s'est fendu d'une lettre adressée au secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie (FNTPGC) dont l'objet est «Lettre d'inquiétudes». Selon ce document, dont El Watan détient une copie, le partenaire social de Fertial s'inquiète sur le sort réservé à leur entreprise, d'autant plus qu'il n'a pas été associé à ces éventuelles décisions de rétrocession des actifs du partenaire étranger au groupe privé ETPHB de Ali Haddad. Saisie, la FNTPGC a, à son tour, informé officiellement Sidi Saïd, le secrétaire général de l'UGTA, pour lui rapporter les inquiétudes du syndicat de Fertial quant au sort de leurs usines de Annaba et d'Arzew. «S'il est soucieux d'investir dans des entreprises publiques, il y a plusieurs filiales du groupe Asmidal et d'autres qui l'accueilleront à bras ouverts. A titre d'exemple, le projet du tramway de la wilaya de Annaba a été gelé suite à la crise économique. Le groupe privé ETRHB de Ali Haddad peut le réactiver, par acte de nationalisme, à la faveur de la formule du partenariat public/privé (PPP) que le président de la République a validée récemment. Mais Ali Haddad veut une entreprise qui a connu une forte croissance, sachant qu'en 2017, elle a enregistré un record de production d'ammoniac et d'exportation» s'insurgent-ils. Fertial est une société mixte algéro-espagnole. Le groupe Villar Mir qui détenait, depuis 2006, 66% des actifs sociaux dans sa filiale algérienne Fertial est passé en 2016 à 49%, dont la différence avait été cédée au groupe privé ETRHB de Ali Haddad. Ce dernier est ainsi devenu l'actionnaire minoritaire après le groupe Asmidal propriétaire de 34% du capital. Si cette transaction s'accomplissait, il deviendra majoritaire avec 66% des actions de la plus importante société des fertilisants de l'Algérie. Faut-il rappeler que cette opération interviendra dans un contexte de tension, où les complexes des fertilisants Fertial et de Sider El Hadjar sont en plein effervescence sociale ?