Dès que vous mettez pied dans la daïra de Bab El Assa, à partir de la commune de Souani, à 80 km du chef-lieu de wilaya, ce message provenant de l'opérateur de téléphonie mobile du pays chérifien s'affiche sur votre écran. Technologiquement, vous êtes de l'autre côté de la barrière. Qui pourrait prétendre le contraire ? Bizarrement, quelques kilomètres plus loin, à Marsat Ben M'hidi, un autre message s'affiche et cette fois, c'est un opérateur algérien qui « vous souhaite un bon retour en Algérie et espère que vous avez apprécié le service roaming ». Si cette « anomalie » technique peut être hilarante, pour un ingénieur averti, ce n'est pas du délire mais, sécuritairement parlant, cela est très grave. Un criminel recherché pour un délit sur notre territoire peut facilement trouver un alibi. « Intervention » technologique En plus, on ne sait ce que peut cacher cet envahissement du champ hertzien ?! Pour le représentant d'un opérateur de téléphonie algérien, qui semble conscient de ce cas, « les équipements de nos voisins sont si puissants qu'ils couvrent une partie de notre bande frontalière ». Hormis ce constat qui est une lapalissade pour les habitants de la région, notre interlocuteur se garde de faire un commentaire. En dehors de cette « intervention » technologique non signalée par aucune instance étatique dans la région, beaucoup de citoyens résidant en dehors de la wilaya de Tlemcen ont été abusés. « L'été dernier, j'étais sur la route de la plage de Marsat Ben M'hidi, j'avais reçu deux appels d'Oran ; subitement, mes unités (500 DA) ont été épuisées. Je n'avais rien compris, ce n'est que plus tard qu'on m'avait expliqué que j'étais « chopé » par Méditel, l'opérateur marocain, comme on se fait choper par un radar des services de sécurité », dit un père de famille, le sourire aux lèvres. « A l'époque, j'avais ragé, bien sûr », tient-il à préciser. Alors, si vous vous retrouvez sur la bande frontalière, prenez soin de ne pas prendre d'éventuels appels. Le mieux serait d'éteindre vos portables…