Le projet de loi de finances 2019, adopté hier en Conseil des ministres, ne contient pas de nouvelles taxes, comme cela avait été le cas durant les deux dernières années. Le gouvernement de Bouteflika semble ainsi vouloir éviter de prendre des mesures antisociales à l'approche de l'élection présidentielle. Elaboré sur la base d'un cadrage macroéconomique prudent, dont un prix du pétrole à 50 dollars le baril, une croissance de 2,6% et une inflation de 4,5%, ce texte prévoit également 6508 milliards de dinars de recettes budgétaires (en légère hausse par rapport à 2018), dont 2714 milliards de fiscalité pétrolière. Des dépenses sociales et un budget de fonctionnement en hausse, pas de nouvelles taxes ou d'augmentations des prestations publiques et un budget d'équipement en légère baisse. Tels sont en substance les éléments saillants du projet de loi de finances de 2019 (PLF-2019), examiné et adopté hier par le Conseil des ministres, selon un communiqué de la présidence de la République, diffusé par l'APS. Intervenant dans un contexte de légère amélioration des recettes pétrolières et à l'approche d'une échéance électorale majeure, le PLF-2019 semble ainsi s'inscrire en droite ligne de la politique d'apaisement social prôné par l'Exécutif. «Aucune nouvelle taxe ou augmentation des prestations publiques n'est proposée dans le projet de loi de finances pour 2019», précise ainsi d'emblée le communiqué du Conseil des ministres, qui s'est tenu sous la présidence du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Elaboré sur la base d'un cadrage macroéconomique «prudent» avec un prix de référence du pétrole à 50 dollars le baril, un taux de croissance de 2,6% et un taux d'inflation de 4,5%, le PLF-2019 table sur des recettes budgétaires de 6508 milliards de dinars, en légère hausse par rapport à 2018, et avec une part de recettes fiscales pétrolières prévisionnelles de l'ordre de 2714 milliards de dinars. En contrepartie, les dépenses budgétaires prévues pour l'année prochaine s'élèveront, elles, à 8557 milliards de dinars, soit un niveau légèrement moindre que celui de l'exercice en cours. Un léger recul, qui touche essentiellement le budget d'équipement, tandis celui affecté au fonctionnement s'élèvera à 4954 milliards de dinars, soit en légère hausse par rapport à 2018, en raison «de la situation sécuritaire aux frontières ainsi que du relèvement des transferts sociaux qui atteindront 1763 milliards de dinars, soit près de 21% du budget de l'Etat», précise le communiqué du Conseil des ministres. Dans le détail, les dépenses prévues au titre des transferts sociaux pour l'année prochaine consistent en un montant de plus de 445 milliards de dinars destiné au soutien des familles, près de 290 milliards de dinars pour les retraites, près de 336 milliards pour la politique publique de santé et, enfin, quelque 350 milliards de dinars pour le secteur de l'habitat. Si les dépenses de fonctionnement et de l'action sociale de l'Etat s'inscrivent ainsi à la hausse, le budget d'équipement prévu pour 2019 marque, en revanche, un léger recul, avec des montants de quelque 3600 milliards de dinars en crédits de paiements et 2600 milliards de dinars en autorisations de programme destinées à de nouveaux projets ou à des réévaluations. A cet égard, justifie le Conseil des ministres, «la légère baisse nominale du budget d'équipement ne correspond pas à un recul de la politique publique d'investissement, mais elle découle notamment d'une baisse de près de 300 milliards de dinars des crédits consacrés l'année dernière à l'assainissement des créances détenues sur l'Etat». A noter, en définitive, que compte tenu du rythme des dépenses induites par le PLF-2019, le solde global du Trésor public devra afficher un déficit de près de 2200 milliards de dinars, ce qui laisse prévoir d'importants recours à sa monétisation par le biais de la planche à billets.