Des «startupeurs», issus de la communauté algérienne en France, ont décidé, jeudi à Paris, de la mise en place d'une plateforme numérique des start-up d'Algériens résidant en France porteuses de projets innovants pour accompagner le développement en Algérie. L'initiative est le fruit d'une rencontre à l'ambassade d'Algérie en France, qui a regroupé près d'une centaine de «startupeurs» évoluant en France et d'autres venus d'Algérie, dans le cadre du Cercle Saint-Augustin, un cadre de réflexion lancé il y a une quinzaine de jours par l'ambassadeur Abdelkader Mesdoua avec le monde universitaire et de la recherche. Cette fois-ci, la rencontre avait pour thème «Start-up et incubateurs» et elle s'est déroulée en présence du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, qui est en visite de travail en France pour la signature, avec la région Ile-de-France, d'une feuille de route pour la restauration et la revitalisation de La Casbah d'Alger. L'ambassadeur a proposé un délai de deux mois pour la mise en place de cette plateforme, en désignant un point focal à l'ambassade pour la coordination. Il a réitéré aux «startupeurs» présents la disponibilité des autorités, qui attendent beaucoup des membres de la communauté algérienne en France pour accompagner leur pays avec des projets innovants. «Nous sommes prêts, déterminés et résolus à travailler avec vous, à vous assurer l'accompagnement», a-t-il dit, rappelant à l'occasion les mesures prises par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en faveur des membres de la communauté algérienne vivant à l'étranger en matière de logement, de soutien à l'emploi et d'aide à l'investissement. Cependant, a-t-il averti dans un langage franc, l'«Algérie, qui a beaucoup changé et dans le bon sens depuis 1999, souffre de quelques difficultés, préconisant de la patience, de la pédagogie et du temps». Pour sa part, le wali d'Alger, qui était accompagné de la responsable du projet d'Alger Smart City, a saisi l'opportunité de cette rencontre pour faire un exposé sur le Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme de la ville d'Alger (PDAU) 2015-2035. Le PDAU, un véritable projet urbain qui veut hisser Alger au rang de ville intelligente, dégage, rappelle-t-on, 82 projets structurants et innovants. Il a annoncé, dans ce cadre, que la wilaya d'Alger est en train de préparer la prochaine rencontre des start-up, lançant à cet effet une invitation aux «startupeurs» présents qui voulaient avoir, le long du débat, beaucoup plus de visibilité sur ce qui se fait en Algérie en matière de projets innovants. «Une volonté de créer de la valeur ajoutée en Algérie». La quête de visibilité était axée notamment sur la stratégie algérienne en matière de start-up, l'accompagnement des projets, l'organisation des synergies, la bataille de la data, les interlocuteurs en Algérie, etc. Mais les différents intervenants, notamment ceux qui ont déjà des produits en France et ailleurs, ont manifesté leur volonté de créer de la valeur ajoutée en Algérie, sachant que le marché est «très prospère». Dans ce sens, Karim Oumnia, un ingénieur de l'Ecole nationale polytechnique d'Alger et entrepreneur en France, créateur des marques Baliston et Glagla Shoes, des chaussures uniques et spécialisés portées par les stars et les sportifs, a affirmé que grâce aux start-up, «n'importe quel pays émergent peut devenir une puissance mondiale», soulignant qu'en Algérie, il existe une «véritable dynamique», de l'écoute des autorités et d'énormes opportunités. Plusieurs intervenants ont présenté brièvement leurs projets innovants, chacun dans son domaine, ce qui a donné l'occasion à de nombreux présents de s'informer sur la nature et la qualité de leurs produits, offrant ainsi l'occasion à l'établissement de contacts entre «startupeurs». Satisfaits de la qualité de cette rencontre, l'ambassadeur et le wali d'Alger ont tenu à affirmer leur disponibilité à accompagner les projets innovants et à faciliter leur déroulement en Algérie.