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Economie du sport en Algérie
Publié dans El Watan le 29 - 09 - 2018

On se questionne sur la situation du football professionnel au sein de nos clubs des Ligues 1 et 2, car huit ans après l'entrée en vigueur du professionnalisme, on n'a pas encore acquis la culture du football professionnel, qui reste un domaine encore en retard et encore mal connu. Ils passent toute l'année à parler des salaires des joueurs et d'un championnat conçu à la charge et aux seuls moyens de l'Etat.
En effet, quand on parle de professionnalisme, on doit nécessairement faire référence à l'économie et au droit des sociétés. Aujourd'hui, la majorité des clubs de football s'enfoncent dans une situation de quasi-faillite et beaucoup plus dépendants des subventions de l'Etat que de leurs actionnaires et des mécanismes du marché. L'équipe nationale est toujours le fait de joueurs formés et évoluant à l'étranger.
Dans ces conditions de quel professionnalisme parle-t-on aujourd'hui ?
Cela soulève aujourd'hui une grande inquiétude sur l'avenir du football professionnel en Algérie, car le football professionnel, c'est aussi de l'économie dans un esprit d'entreprise afin d'occuper une place essentielle dans l'économie nationale et qui prône l'intégration des investisseurs privés locaux et étrangers. Ce qui pose un vrai défi pour la Fédération algérienne de football (FAF).
C'est à cette problématique que bien évidemment nous tentons d'apporter quelques éclairages.
Il s'agit notamment de mettre en avant cette problématique toujours d'actualité, d'une faille sérieuse des clubs en mal d'autonomie de finances et de management des sociétés sportives par actions (SSPA), et ce, dans le souci de trouver des solutions pérennes pour gérer un redressement économique et financier qui s'annonce douloureux et compliqué. Je pense que ce redressement de mise à niveau est tributaire d'une nouvelle politique de gouvernance et de gestion des clubs sportifs professionnels, afin de changer cette mentalité beylicale de gérer autant les SSPA par une politique rentière afin de cerner dans le même temps l'avenir économique du pays, à l'heure où celui-ci traverse une sévère crise économique et budgétaire due à la baisse drastique des revenus pétroliers, au moment où l'économie du football est totalement occultée, ce qui devrait permettre à l'Etat de se consacrer à son rôle de régulateur stratégique pour préserver les intérêts du Trésor public dans le souci majeur de promouvoir, d'un côté, le football professionnel — qui est aujourd'hui le cœur de la vie de la société et aussi le centre nerveux de la jeunesse — un support-clé de stabilité sociale, de civilisation et de progrès, et d'un autre côté, le développement d'une économie privée en débureaucratisant la gestion des clubs, faire contribuer l'épargne du privé, l'actionnariat populaire et des supporters à contribuer dans l'investissement des équipements sportifs et enfin de produire de grands joueurs pour l'équipe nationale, transferts de talents à l'international.
En effet, les clubs sportifs de football professionnel en tant que représentation objective de société par actions vivent aujourd'hui des défaillances successives et une véritable crise de viabilité économique ou encore plus leur capital social est absorbé du fait des pertes d'exploitation accumulées (actif net comptable négatif), à cause d'une gestion et d'une gouvernance incohérente où le rôle des conseils d'administration porteurs d'actions est demeuré très limité dans le concept de l'économie de marché tant qu'ils profitent toujours de la clémence des pouvoirs publics qui les gâtent par des subventions et des aides conséquentes, ce qui d'ailleurs ne contribue en aucune façon à développer des activités économiques ou commerciales pour pouvoir assurer des recettes stables et pérennes face à des dépenses sans cesse en augmentation et incompressibles, dont le constat s'avère miné par des pratiques de la gestion socialiste et la qualité des dirigeants, dont un grand nombre ne sont pas vraiment initiés aux règles de management, en économie, en sport, en organisation ou en droit des affaires, puisque aucun gain de productivité ou de valeur économique n'a pu être réalisé, alors que les salaires des joueurs et des entraîneurs ont explosé.
Encore plus très peu de joueurs locaux ont pu émerger en équipe nationale qui est demeurée composée de plus de 95% de joueurs formés et évoluant dans des clubs à l'étranger. Et au final, c'est le contribuable qui paye en l'absence de cette culture d'actionnariat dans l'économie des SSPA.
Ainsi l'on note que la masse salariale est la première charge des sociétés sportives qui représente jusqu'à 80% du budget de fonctionnement, charge trop élevée comparativement aux clubs européens professionnels qui fonctionnent avec une masse salariale (salaires, charges fiscales et parafiscales) en moyenne entre 45 et 64% du budget dont entre 40 et 45% représentant les salaires. Une situation dans laquelle l'argent et les actifs du sport ne sont pas encore orientés ou utilisés dans un esprit d'entreprise, notamment dans le processus de diversification économique dans des activités extra-sportives pour créer et développer une économie du sport.
Et il ne suffit pas seulement d'injecter des subventions colossales chaque année par l'Etat et ses démembrements dans les clubs pour réussir leur professionnalisation. Car l'argent sans le savoir et en l'absence d'une saine organisation managériale, notamment des structures et des hommes de valeur (énergie, intelligence, compétence managériale, intégrité et forte personnalité) le professionnalisme ne mène nulle part.
A cette question, le sport est devenu un secteur économique à part entière, le football représente la principale dimension de l'activité économique des clubs de football professionnels. Selon les statistiques, l'économie du football génère en France environ 6 milliards d'euros, 26 000 emplois et des contributions fiscales et parafiscales s'élèvant à 1,54 milliard d'euros/an. Alors que chez nous, la question des charges sociales bien plus que celle de la fiscalité est un des handicaps de la pérennité de nos clubs.
C'est une préoccupation d'importance majeure de voir tous les clubs jouer pour l'argent, notamment. Comment espérer un professionnalisme avec des clubs sans l'esprit d'entreprise et rentiers qui n'ont jamais réussi à atteindre l'objectif tracé, depuis maintenant huit ans, à savoir l'autofinancement pour bâtir une économie du sport ? Lorsqu'on sait qu'un club professionnel moyen fonctionne aujourd'hui avec 20 à 40 milliards de centimes (voire 80 milliards au Mouloudia d'Alger) par saison sans l'esprit «pro», 80% environ proviennent de l'Etat et ses démembrements, alors qu'il n'y a aucune raison de le faire avec les clubs professionnels régis par le droit privé, notamment, l'existence d'un objet social : but économique et recherche de profit ; la personnalité juridique, c'est-à-dire la capacité de s'engager, de contracter par le biais d'organes sociaux habilités par les statuts ; l'existence d'organes sociaux propres définis par le code de commerce selon la forme de l'entreprise : l'assemblée générale, le conseil d'administration, le conseil de surveillance, le commissaire aux comptes ; l'autonomie financière ; le capital social souscrit et libéré dans les formes prévues par le code de commerce.
Le recours aux subventions de l'état n'est plus possible
Ces subventions tiendraient simultanément des mécanismes de soutien des fonds propres entre autres : les garanties de crédit auprès des banques, prise de participation avec revente d'actions, d'apports en capital social, de prêts à moyen et long termes… Cela veut dire qu' on n'agit jamais à fonds perdus ! En effet, l'esprit sportif et politique domine l'esprit d'entreprise quand on sait que les clubs professionnel sont demeurés gérés selon le style amateur de management public encore bien ancré dans notre psychologie nationale puisque ces derniers restent encore dépendants des structures de l'Etat et ses démembrements qui rend difficile et complexe la professionnalisation du football en Algérie.
Ses objectifs étaient de bâtir une économie du sport et rehausser le niveau du jeu et la performance de nos clubs, créer des écoles de formation des jeunes, débureaucratiser la gestion des clubs et dépolitiser le football professionnel, le transfert des talents à l'international, faire contribuer l'épargne (argent du privé) dans l'investissement productif.
En 2010, l'Etat a décrété le professionnalisme en mettant en place d'énormes subventions sous forme de rentes dans le football. Alors qu'il s'agissait de créer des sociétés à caractère industriel et commercial sous la configuration juridique du droit commercial SPA (Société par actions). Mais il semble que la réforme en question a été loin de répondre aux questions de financement et de gestion des clubs de football professionnel en Algérie, face aux risques croissants d'un mode de gestion de qualité médiocre pesant sur la pérennité et la stabilité financière des sociétés sportives par actions (SSPA).
Les SPA, qui devraient s'autofinancer avec l'argent d'une économie privée et du marché financier et toutes les reprises d'actifs des sociétés sportives doivent, sur le plan juridique, inclure pour le repreneur, l'obligation de prendre en charge le passif, c'est-à-dire les dettes, en l'occurrence le président (actionnaire majoritaire ou propriétaire principal), et construire une économie du sport pour la création de la richesse, se sont évertuées à faire appel aux fonds publics qui devraient normalement être destinés au développement des Clubs sportifs amateurs (CSA) ou encore à des associations et écoles encadrant la formation des jeunes. On ne peut pas donc continuer à faire financer les clubs de football professionnels exclusivement par l'Etat, alors que les dettes augmentent plus vite que leurs capitaux propres.
Comme on le voit ici, le dossier du professionnalisme en Algérie est encore mal géré et s'enfonce dans une anarchie inconcevable. Cette situation pose aujourd'hui trois questions majeures et cruciales : le football professionnel est-il en mal de repères ? Les organes sociaux porteurs d'actions dans les clubs professionnels sont-ils des actionnaires de sociétés commerciales ou de simples rentiers ? Les clubs de football professionnels sont-ils devenus des entreprises nationales, face aux subventions de l'Etat sans fin ?
En effet, les 32 clubs de football professionnel des Ligues 1 et 2 sont passés d'une situation d'amateur à une nouvelle situation, celle du professionnalisme selon la configuration juridique de société par actions (SPA). Leur cadre juridique est tout à fait comparable à celui des entreprises privées et des autres secteurs de l'économie.
Le sport est devenu de nos jours un secteur économique à part entière. Le football en représente la principale dimension et impose aux clubs sportifs professionnels les mêmes règles fiscales, sociales, de gestion et de contrôle par le biais de la Direction nationale de contrôle et de gestion des clubs professionnels (DNCG). Mais la réalité économique et financière de ces clubs est différente. Mais cela veut dire, en effet, que rien n'a encore changé entre le football amateur et le football professionnel dans la mesure où le discours sportif et environnemental se résume en deux mots: «football» et «fric» sans mener des missions d'intérêt général pour renforcer l'attractivité du sport pour le public et les investisseurs.
Ajoutons aussi que les clubs continuent d'être mal gérés, en raison d'actionnaires non potentiels ou concurrents pour augmenter leur pouvoir d'action économique et financier dans les SSPA, car ces derniers sont toujours absents de toute dynamique d'investissements, d'apports en nature ou d'ouverture partielle du capital social et ne visent pas tant l'avantage économique que la réussite sportive (titres et trophées) devenue un enjeu financier considérable.
Ainsi, la gestion des clubs professionnels est, depuis l'avènement du professionnalisme dans le football algérien en 2010, demeurée « structurellement déficitaire et accumulant un actif net comptable négatif et un endettement sans cesse croissant dont les dettes auprès de la caisse de sécurité sociale (CNAS) représentent environ 400 milliards de centimes» auxquels les clubs devront s'acquitter de leurs cotisations sociales suivant le «décret exécutif du 1 juin 2016 fixant l'assiette de cotisation de sécurité sociale d'un salaire mensuel forfaitaire de 27 millions de centimes (15 fois le SNMG)» en dépit de masses salariales des joueurs et entraîneurs faramineuses. Ceci au moment où des cadres supérieurs qui ont fait des études universitaires et dont l'apport en milliards à leurs entreprises ou au pays dépasse difficilement 150.000 DA/mois (15 millions de centimes), voire les travailleurs et retraités ne peuvent pas se permettre un tel avantage puisque leurs cotisations sociales et fiscales sont prélevées à la source sur la base de leurs salaires réels.
On ne comprend pas cette contradiction, nous qui sommes bien entrés dans la pratique du football professionnel, nos clubs ne parviennent pas encore à embrasser les règles de l'organisation managériale et du droit des sociétés. Par conséquent ne pouvant aujourd'hui s'appuyer sur un tissu d'activités économique ou commerciale susceptible d'améliorer significativement l'autonomie financière et la rentabilité des SSPA, c'est le principal souci des actionnaires ou des investisseurs.
C'est facile de gérer des clubs sportifs professionnels supposés être des sociétés à caractère industriel et commercial avec les subventions de l'Etat et ses démembrements sans fin. Ce qui est difficile, c'est de les dimensionner, en développant des politiques et des stratégies de création de valeur économique dans l'esprit et la culture d'entreprise, car on ne peut gérer une société à caractère industriel et commercial que dans une logique d'intérêt économique en investissant dans des équipements sportifs et de création de la valeur économique permettant le financement du sport et la distribution de dividendes aux actionnaires. Un club de football moderne est structuré comme une entreprise commerciale.
Son développement et ses sources de financement sont fondés sur l'économie de marché. Par conséquent, créer les conditions de l'indépendance financière future des clubs professionnels par l'appel au marché financier dont l'ouverture partielle du capital social par l'émission d'actions par recours à des capitaux privés, capitaux publics marchands ou collectivités territoriales pour diversifier l'actionnariat (investisseurs nationaux, étrangers, l'actionnariat populaire, entreprises…) qui est le mécanisme simple de toute société par actions.
C'est dire que tomber dans la facilité de l'argent n'est pas la caractéristique du professionnalisme aux dépens d'une économie du sport, la formation, la production de grands joueurs pour l'équipe nationale et le transfert de joueurs à l'international. C'est pourquoi nos clubs sont malades de leur faiblesse organisationnelle et managériale, ils n'ont pas la vision pour développer les structures du football professionnel qui sont nécessaires pour sauvegarder l'équilibre avec notamment pour but économique et recherche de profits à travers la question majeure des mécanismes des finances dans le cadre de l'autonomie de gestion des clubs, c'est-à-dire la capacité de s'engager et de contracter par le biais d'organes habilités par les statuts pour faire rehausser l'image du football national.
Hélas, mille fois hélas, le sport-roi des Algériens a été rétrogradé, un football qui est devenu beaucoup moins performant et bien moins attrayant que ne l'était le foot amateur dans les années 1960 à 1980. Oui, l'histoire retiendra cette belle épopée d'une génération du football algérien, il y a 36 ans (16 juin 1982) en Espagne (pays organisateur de la Coupe du monde), une date inoubliable pour le football algérien, l'Algérie réalise l'une des plus grosses surprises de l'histoire du Mondial en battant l'Allemagne (RFA), sur le score de 2 à 1. Et remporte la Coupe d'Afrique des nations en 1990, vainqueur de la Coupe afro-asiatique des nations en 1991. L'Algérie avait participé au Mondial en 1982 et 1986, quand l'Afrique n'avait droit qu'à deux représentants. L'équipe nationale était constituée dans sa majorité de joueurs locaux sous l'ère du statut amateur. Elle était renforcée par trois ou quatre professionnels évoluant à l'étranger. Alors qu'aujourd'hui, comme on le sait, l'équipe nationale est le fait de joueurs formés et évoluant à l'étranger.
En effet, huit (8) ans après, ce fameux professionnalisme en Algérie ne profite en général qu'aux joueurs et entraîneurs loin des critères des exigences du football professionnel. Le résultat est là, à quelques exceptions près, le constat est lourd de conséquences, l'argent domine l'esprit d'entreprise dans nos clubs et qui a pris le contrôle aux dépens de l'économie et l'esprit sportif qui se résume entre le ballon et l'argent avec en plus une faillite généralisée, caractérisée par des déficits comptables chroniques et actifs nets comptables négatifs, ce qui équivaut en règle générale à un dépôt de bilan dûment constaté et établi sur rapport spécial du commissaire aux comptes de la société dans l'exercice de sa mission en conformité du droit commercial.
À défaut de restructuration ou de recapitalisation dans un délai de quatre mois, l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires est convoquée pour décider de la continuité de l'activité ou prononcer la dissolution anticipée de la société. Du point de vue droit des sociétés, il faut cependant rappeler à cette occasion, que le cadre juridique est tout à fait comparable à celui des entreprises privées et des autres secteurs de l'économie. Les clubs professionnels sont considérés comme étant des sociétés à caractère industriel et commercial sous le statut de sociétés par actions (SPA) et jouissant de la personnalité juridique morale et de l'autonomie financière et comptable pour fonctionner dans le respect des dispositions du droit commercial et du droit civil à travers leurs organes sociaux prévus à cet effet. Il y a nécessité donc d'un diagnostic pour faire ressortir les insuffisances, les lacunes, les dysfonctionnements des clubs professionnels qui les empêchent de s'affirmer durablement dans leur autonomie de gestion et de développement.
De ce fait, il s'agit là d'une question d'importance majeure dans le souci d'asseoir leur assise juridique de commercialité et de s'installer durablement dans leur pérennité. Plutôt qu'avec les politiques de subventions et d'aides publiques actuelles, car les clubs professionnels sont dans l'obligation de fonctionner dans le respect des dispositions du code de commerce et du code civil, selon les normes universelles de management d'entreprise à travers leurs organes prévus à cet effet. Il y a notamment un Conseil d'administration qui est composé d'actionnaires qui sont élus par l'assemblée générale constitutive ou l'assemblée générale ordinaire des actionnaires, qui choisissent un président, généralement celui détenant les plus importantes parts en capitaux. La durée de leur mandat ne peut excéder 6 ans, et ils sont rééligibles par l'assemblée générale des actionnaires.
Le conseil d'administration est attributaire des pouvoirs les plus étendus en matière de gestion, d'administration et de contrôle pour administrer les capitaux du club et agir en toute circonstance au nom de la société sportive. L'assemblée générale des actionnaires est souveraine dans toute décision stratégique pour justement adopter des politiques et des stratégies d'entreprise en améliorant les capacités managériales pour relever le défi du professionnalisme et, par voie de conséquence, la politique du sport en Algérie.
La professionnalisation des clubs sportifs professionnels est tellement négligée que ces derniers n'ont jamais été dotés d'une structure spécialisée de soutien, à savoir la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG), structure qui a pour principal objectif d'apprécier et d'encadrer leur solvabilité et leur pérennité, et qui est censée veiller également à une réelle organisation managériale des clubs dont notamment le respect des méthodes de gestion et règles de la mise en place du professionnalisme ainsi que de leur situation statutaire et juridique. Pour cela, la DNCG doit regrouper en son sein des spécialistes de la finance et comptabilité, du droit privé, et de l'économie. Cela protégerait des erreurs de gestion, statutaire et juridique, qui porteraient préjudice à la vie du club ou de la société et ses dirigeants, ses actionnaires ou ses investisseurs.
À ce propos, il convient bien d'écrire P tiret DG et non «PDG et DG, séparation des pouvoirs fictive», car les rôles de président-directeur général et directeur général sont confondus à l'image de ce que l'on peut observer et lire dans la presse. Par exemple, chez certains clubs professionnels, il y a la confusion des rôles, dont la séparation reste non assimilée entre la propriété et la gestion de la société sportive par actions. En effet, il s'agit de deux fonctions tout à fait différentes. «Le P» désigne le président du conseil d'administration (actionnaire), élu par le conseil d'administration, avec modification des statuts et publicité légale, alors que le DG désigne le directeur général de l'entreprise (salarié). Le président oriente et donne au directeur général (gestionnaire principal) les pouvoirs de gestion pour agir en toute circonstance. Parmi les attributions du Conseil d'administration et donc particulièrement de son président, figurent notamment la nomination, l'évaluation et la rémunération du directeur général sur la base d'un contrat de performance ou d'objectifs à réaliser.
Pour cela, la nécessité de normaliser la gestion comptable des clubs par l'élaboration d'un plan comptable sectoriel qui permet justement d'apporter plus de transparence et de fiabilité dans la gestion des clubs. A cela s'ajoute pour les besoins d'une gestion intégrée et performante, la nécessaire intégration des techniques budgétaires, un système dans lequel le contrôle de gestion interne, la transparence et les coûts de l'activité sportive et l'activité économique s'imposent avec force dans le processus de diversification économique des activités extra-sportives pour créer et développer une économie du sport, c'est aussi de l'économie d'un pays.
Pour conclure, nous pouvons dire que le recours à la communication et à la transparence est la meilleure alternative dans la gestion des clubs pros. Notamment améliorer leur condition, qu'elle soit sportive ou économique.
On peut cependant observer que la communication n'a pas toujours pu être aussi présente régulièrement dans ces sociétés, notamment pour maintenir les médias sans exclusion aucune au courant de l'ensemble des activités du club, s'exprimer lors des conférences de presse pour les déclarations officielles, publier une déclaration d'avant-match le jour avant une rencontre, et pas seulement de l'équipe seniors, avant et après les matchs et lors d'autres occasions particulières comme des faits nouveaux marquant la vie du club ou de la société, des déclarations importantes ou des nouveaux transferts et achats de joueurs, etc. Comme aussi les dirigeants des clubs sportifs professionnels doivent s'assurer du bon emploi de l'argent public et du patrimoine public mis à leur disposition et informer le citoyen de sa destination.
Dès lors, quelle transparence avons-nous des SSPA? Le manque de transparence des comptes sociaux des sociétés entrave la bonne gouvernance économique et financière du pays ainsi que la crédibilité des dirigeants de clubs. Il va sans dire que les dirigeants de clubs sportifs professionnels doivent s'assurer du bon emploi de l'argent public et informer le citoyen de sa destination rendant public chaque fin de saison le bilan de la gestion et des résultats réalisés dans trois quotidiens nationaux et locaux, valant une obligation d'intérêt public.

Par M'hamed Abaci
Abaci M'hamed, financier, est l'auteur de deux ouvrages : Comptabilité des sociétés et Gouvernance des entreprises et de plusieurs contributions sur la gestion des entreprises, l'économie générale, la gouvernance locale, le développement local, la comptabilité, les finances, la politique budgétaire.


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