Le projet Medgaz, le deuxième gazoduc qui doit relier l'Algérie à l'Espagne par voie sous-marine, connaîtra un début de réalisation dès le mois de juillet 2005, a déclaré hier le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Le ministre, qui s'exprimait à la fin de la conférence de présentation du programme du deuxième congrès africain du pétrole, avait eu plus tôt des entretiens avec le ministre espagnol de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, José Montila Aguilera, à la résidence El Mithaq. « On est d'accord. On le lancera dès le mois de juillet. Le Conseil national espagnol de l'énergie a donné son feu vert », a précisé M. Khelil, qui a ajouté : « Il reste le plan et la planification qui vont prendre un ou deux mois. » Le ministre de l'Energie et des Mines a relevé l'importance du projet au moment où la consommation de l'Espagne en gaz a augmenté de 17%, ce qui introduit un nouveau besoin annuel de 5 milliards de mètres cubes vu que la consommation était de 24 milliards de mètres cubes. Le ministre a rappelé aussi l'accord qui existe avec la France pour l'extension du gazoduc. De son côté, José Montila Aguilera a déclaré que le gouvernement inscrira Medgaz comme projet prioritaire au cours du premier trimestre 2005, et d'ici à juin les permis de construire seront délivrés. A l'issue des entretiens entre les deux délégations, Chakib Khelil a souligné l'entente qui existait entre les deux pays pour la bonne marche du projet. Pour sa part, M. Aguilera a exprimé la volonté du gouvernement espagnol de réaliser le projet qui a été inscrit parmi ses priorités à l'occasion de la révision du plan énergétique espagnol. Medgaz garantira l'approvisionnement en gaz naturel de l'Espagne vu que le marché est fortement demandeur et connaît une hausse annuelle de 17%, a estimé le ministre espagnol. Dans sa déclaration à la presse, Chakib Khelil a qualifié les relations algéro-espagnoles d'excellentes en rappelant aussi le fait que des sociétés espagnoles ont décroché de grands projets dans le domaine de l'énergie ou de l'eau, comme le projet géant gazier intégré de Gassi Touil (Repsol YPF-Gas Natural) ou les unités de dessalement d'eau de mer de Skikda et Beni Saf (groupement Geida). Medgaz sera le deuxième gazoduc qui reliera l'Algérie à l'Espagne. Le premier, le GME, passe par le Maroc et le détroit de Gibraltar. Medgaz reliera directement la ville de Beni Saf (ouest de l'Algérie) à la ville du sud de l'Espagne, Almeria. Il a été lancé à la fin de l'année 2000 par Sonatrach et la compagnie espagnole Cepsa, qui détiennent chacune 20% dans le consortium qui est aussi composé de Endesa (12%), Iberdrola (12%), BP (12%), Total (12%) et Gaz de France (12%). Le débit de base du pipe serait de 8 milliards de mètres cubes par an. Le gazoduc reliera sur le territoire algérien Hassi R'mel à Beni Saf. Le tronçon sous-marin reliera Beni Saf à Almeria sur une longueur de 200 km avec une profondeur d'environ 2100 m. Après le tronçon sur le territoire espagnol, le gazoduc sera raccordé au réseau français. Le coût du projet se situerait autour de 600 millions d'euros, selon une estimation.