L'ensemble des travaux concernant le gazoduc Medgaz devraient être terminés avant la fin 2008, date à laquelle le gazoduc entrera en fonctionnement avec une capacité initiale de 8 milliards de m3/an de gaz pour approvisionner le marché espagnol. C'est, du moins, ce qui ressort de la visite que le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a entamée mardi en Espagne. Ce dernier, cité par l'APS, a souligné, mardi à Madrid, la bonne marche des différentes étapes de réalisation du projet de gazoduc Medgaz et “l'excellente volonté des autorités espagnoles d'accélérer l'exécution de ce projet”. Le ministre de l'Energie et des Mines a précisé que la partie du gazoduc en territoire algérien (550 km) sera achevée avant 2008. Deux tronçons en souterrain sont en cours de réalisation, alors que la construction d'un troisième tronçon sera adjugée via un avis d'appel d'offres dans les semaines qui viennent. S'agissant du tronçon en mer (200 km), l'avis d'appel d'offres pour la station de compression, les tubes et leur pose a été lancé, ajoutant que l'octroi des contrats pour la réalisation de cette partie du gazoduc interviendra avant fin juin. Medgaz sera le deuxième gazoduc qui reliera l'Algérie à l'Espagne. Le premier, le GME, passe par le Maroc et le détroit de Gibraltar. Medgaz reliera directement la ville de Beni Saf (ouest de l'Algérie) à la ville du sud de l'Espagne, Almeria. Il a été lancé à la fin de l'année 2000 par Sonatrach et la compagnie espagnole Cepsa, qui détiennent chacune 20% dans le consortium qui est aussi composé de Endesa (12%), Iberdrola (12%), BP (12%), Total (12%) et Gaz de France (12%). Le gazoduc reliera sur le territoire algérien Hassi R'mel à Beni Saf. Le tronçon sous-marin reliera Beni Saf à Almeria sur une longueur de 200 km avec une profondeur d'environ 2 100 m. Enagas, qui gère le réseau gazier en Espagne, a été chargée de réaliser le tronçon Almeria Albacete (300 km) qui permettra d'interconnecter le gazoduc avec le réseau espagnol. M. Chakib Khelil a, par ailleurs, évoqué la possibilité pour Sonatrach de commercialiser directement une partie du gaz transporté par Medgaz. Sonatrach a décidé de créer en Espagne une société pour la commercialisation du gaz dont le processus d'établissement est sur le point d'être terminé. Le projet de câble électrique entre les deux pays a été également parmi les principaux thèmes abordés lors des entretiens entre Chakib Khelil et son homologue espagnol. “Les autorités espagnoles appuient clairement ce projet”, confie le ministre de l'Energie algérien. Sonatrach, Sonelgaz et AEC du côté algérien et Endesa, Iberdrola, Union Fenosa et Red Electrica du côté espagnol se sont rencontrés pour discuter de la faisabilité du projet, dont les études financées par Sonatrach et Red Electrica ont démontré que le projet est“rentable”. Le processus sera similaire à celui de Medgaz, explique M. Chakib Khelil. En d'autres termes, une société sera créée par les déférents partenaires du projet, qui sera chargée “de réaliser la centrale électrique et le câble et faire en sorte que la production soit compétitive dans le marché espagnol”. Au sujet des prix du pétrole, dans un entretien publié hier par le journal espagnol El Mundo, le ministre de l'Energie algérien affirme que “le panorama ne devrait pas changer dans les prochains neuf mois”. Les prix, selon Chakib Khelil, “vont se maintenir à des niveaux très importants”. Le ministre de l'Energie invite les gouvernements des pays occidentaux à baisser les taxes sur les carburants pour réduire l'impact des prix élevés du pétrole sur les consommateurs. Ces taxes, explique le ministre, sont le résultat de la politique entreprise en 1973 pour réduire la dépendance du pétrole. “Cet objectif a été atteint avec, notamment, le développement du gaz ou l'utilisation d'énergies propres”, souligne-t-il. “Les pays consommateurs obtiennent quatre fois plus de bénéfices que ceux de l'Opep”, argumente le ministre. Synthèse Meziane rabhi