Une réunion des différents syndicats de l'éducation se tiendra aujourd'hui afin de décider des démarches à entamer concernant l'épineux dossier des œuvres sociales. La tension monte au sein des différents syndicats de l'éducation. Avant-hier, les cinq membres de l'Intersyndicale de l'éducation de la wilaya de Tipasa se sont réunis pour engager un mouvement de protestation afin de dénoncer les entraves à la liberté syndicale et le gel de la commission des œuvres sociales de cette wilaya. Un sit-in est prévu aujourd'hui devant le siège de la direction de l'éducation. Dans un communiqué rendu public hier, les membres de cette Intersyndicale, à savoir le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire (Cnapeste), le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) et le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), dénoncent la «pression» exercée sur les syndicalistes et aussi les «lenteurs» dans le traitement du dossier de leur collègue inspecteur de l'enseignement primaire à Koléa, traduit devant la commission disciplinaire et dont la commission d'enquête tarde à livrer ses résultats. Les syndicalistes réclament également la levée du gel de la commission de wilaya des œuvres sociales. Cette dernière est dans l'impasse depuis mai 2016, suite à l'engagement d'une enquête de l'Inspection générale des finances (IGF) qui a abouti à une traduction en justice de son président, lequel a écopé de 6 mois de prison. Les signataires de ce communiqué, dont El Watan détient une copie, ont appelé tous leurs adhérents à la mobilisation en vu d'une éventuelle action commune à travers la wilaya de Tipasa. D'après le président du Satef, Boualem Amoura, les revendications de cette Intersyndicale sont légitimes et toute décision de la part des membres de celle-ci sera soutenue sur le territoire national. Les syndicats vent debout contre les Œuvres sociales D'ailleurs, notre interlocuteur a confié la tenue, samedi, d'une réunion des différents syndicats de l'éducation afin de décider des démarches à entamer concernant le dossier des œuvres sociales (OS). Invité, hier, au forum du quotidien Le Courrier d'Algérie, le syndicaliste a considéré que ce qui se passe dans le secteur est «prémédité» : «Le système éducatif est prisonnier de plusieurs idées reçues loin des fondamentaux de l'enseignement. Aujourd'hui, il faut absolument agir et non proposer des solutions. C'est la raison pour laquelle il est impératif de rouvrir les écoles de formation pour les enseignants avec des critères de sélection très sévères, tant sur l'intégration de ces écoles que sur le recrutement. Il faut également revoir le contenu des programmes et les rythmes scolaires en créant, dans un modèle de flexibilité, des zones en respectant les spécificités de chaque région. Revoir le budget de l'éducation, absorbé dans sa majorité par les salaires, et situer les indicateurs d'évaluation pour chaque responsable en bannissant l'impunité sont des mesures urgentes.» Pour Khaled Ahmed, président de l'Union nationale des associations de parents d'élèves, invité également de ce forum, il y a un véritable «échec» dans le système éducatif auquel il propose plusieurs solutions, dont essentiellement la création d'un haut conseil national de l'éducation sous l'égide du président de la République. Selon lui, ne pas le mettre sous la coupe du ministère de l'Education nationale lui donnera l'autonomie requise à une pareille structure. Malika Boudalia, pédagogue présente lors de cette rencontre, a plaidé pour la révision des manuels scolaires qui ne répondent en aucun cas à la loi 08-04 du 23 janvier 2008, portant loi d'orientation sur l'éducation nationale.