La Chambre basse du Parlement est bloquée depuis une semaine par les députés FLN et leurs alliés qui exigent le départ de Saïd Bouhadja. Face à ce marasme, les parlementaires du RCD sont sortis hier de leur silence pour s'interroger sur ce que cache «ce simulacre de fronde». Est-ce que cela relève, alors que nous sommes à la veille du passage de la loi de finances, d'un chantage à l'instabilité pour pousser le président du Parlement vers la porte de sortie ? Pour ces élus, il s'agit là d'un précédent grave qui aura des répercussions dangereuses sur le fonctionnement de toutes les assemblées élues et le blocage sera désormais la norme. L'instabilité, et à tous les niveaux d'ailleurs, incombe, selon les députés de cette formation politique, en premier lieu au chef de l'Etat et à son Premier ministre en leur qualité respectivement de président du FLN et de secrétaire général du RND, dont les députés ont été instrumentalisés dans cette cabale. «Si en apparence l'éviction du secrétaire général de la Chambre basse, d'obédience FLN, qui tenait en laisse des parlementaires en leur octroyant d'indus et mesquins privilèges, serait la raison principale du remous actuel, la réalité est bien plus pernicieuse : la tentative de mise à l'écart du président du Parlement obéit à d'autres desseins», croient savoir les députés du RCD. D'après ces derniers, la «rébellion» engagée par les députés des deux partis de la majorité cache mal les visées et calculs au sommet. «Aujourd'hui, Bouhadja ne semble plus entrer dans les bonnes grâces des décideurs, alors qu'initialement il a été choisi dans le cadre des pratiques d'équilibre régional de façade», notent les élus du RCD, qui estiment que jusque-là l'Exécutif a, tant bien que mal, tenté de sauvegarder les formes dans sa domination du pouvoir législatif. «L'obsession de s'accaparer de tous les centres du pouvoir à tout prix mène tout droit vers l'implosion», avertissent les élus du RCD, qui demandent le respect de la Constitution et de la réglementation en vigueur.