L'itinéraire prévu pour le déplacement du wali de Bordj Bou Arréridj, pour sa première sortie sur le territoire de la daïra de Zemmourah, montre bien l'état de délabrement des campagnes algériennes, surtout en zones montagneuses, qui ont subi durant une décennie les effets pervers du terrorisme sur le plan de leur développement économique et social. Un grand retard est donc à rattraper par des efforts gigantesques que l'Etat semble consentir suite à l'embellie pétrolière de ces trois dernières années et qui a coïncidé avec une relative accalmie sécuritaire. L'espoir du repeuplement de ces campagnes et leur possible décollage est à inscrire dans le chapitre principal du défi algérien à venir. Tout cela passerait inévitablement par la reprise en main des actions, orientées vers les secteurs vitaux de l'hydraulique, de l'éducation et des travaux publics autour desquels s'articulera une relance économique agropastorale et forestière avec tout le tissu social et culturel que cela implique. Zone à très forte densité de populations et grande pourvoyeuse d'élites, de migration et d'exode, altérée dans leurs équilibres ancestraux par l'incursion du terrorisme, de la paupérisation et par l'inertie des collectivités locales, ce territoire a, plus que par le passé, besoin de se reconstituer, de se voir aménager et de profiter du développement durable. C'est sur ces trois axes que s'est programmée cette semaine la visite de l'exécutif de la wilaya dans les communes d'Ouled Dahmane, Tassameurt et Zemmourah où de nombreux projets sont en cours d'achèvement ou de réalisation. La première observation qui s'impose, c'est le problème endémique du retard dans les délais de réalisation qui a attiré l'attention des autorités non seulement dans ces zones mais dans presque toutes les agglomérations rurales de Bordj Bou Arréridj. Il faut signaler que les tares structurelles des entreprises, le problème des prix et des coûts, celui de la qualification, de la main-d'œuvre compétente ainsi que certaines perversions de type bureaucratique ne participent pas au remède de ce problème crucial. Quand bien même l'Etat ouvrirait ses coffres pour les grandes tâches du développement local, il reste que cette manne doit trouver les moyens humains et les instruments institutionnels pour sa gestion et la réalisation de ses objectifs. Il est évident que la question des textes législatifs a besoin de réglementation et que le choix des hommes qui, sur le terrain, veilleront à la finalisation de la relance, demeure aussi posée.