L'alimentation en eau potable des citoyens risque de connaître beaucoup de difficultés. L'eau commence non seulement à manquer, mais aussi à susciter moult inquiétudes quant à sa qualité et aux répercussions qui peuvent en découler et pour les populations et pour l'environnement. Tels étaient les thèmes du débat, lors du 3e colloque international sur la gestion de l'eau, organisé la semaine écoulée à Tipaza par l'Ecole nationale supérieure de l'hydraulique (ENSH) de Blida. Une cinquantaine de communications ont été présentées lors de cette rencontre, à laquelle ont participé des chercheurs et scientifiques algériens et étrangers. La désertification et les changements climatiques ont été également mis en évidence par les intervenants de même que le souci de développer d'une manière harmonieuse les industries et l'assainissement des eaux dans l'irrigation des terres agricoles, tout en préservant l'environnement. Dans ce contexte précis, rappelle-t-on, l'Algérie a engagé des investissements colossaux pour assurer la disponibilité de cette ressource et ce, en construisant des barrages, des stations de dessalement de l'eau de mer, des stations de traitement des eaux usées, mais aussi à travers la réalisation de grands réseaux d'AEP, à l'exemple de celui qui relie In Salah à Tamanrasset (700 km). Contrer la pollution et le gaspillage Cette rencontre internationale a abouti à des recommandations, afin d'orienter les intervenants du secteur vers une stratégie à mettre en œuvre pour s'assurer d'une gestion rationnelle de l'eau dans le cadre du développement durable, en utilisant de nouvelles approches. Aussi, les scientifiques ont un rôle pédagogique à tenir envers la population. Ils sont appelés à vulgariser leurs recherches pour sensibiliser les citoyens sur les avantages d'une eau propre et les inciter à lutter contre toutes les formes de gaspillage. Les échanges d'informations entre les différentes structures pour développer les volumes d'eau tout en préservant sa qualité sont nécessaires. Les pollueurs doivent être sévèrement sanctionnés. L'eau demeure une ressource vitale pour le développement économique et social de chaque pays. Les sociétés doivent se réadapter à une nouvelle gestion de l'eau. « L'eau qui sort du robinet n'est pas gratuite », avait indiqué Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l'eau, lors de ce séminaire. L'éducation en la matière devra commencer à l'école. L'élève d'aujourd'hui doit être formé pour devenir le défenseur de l'eau de demain. Le citoyen ne doit pas être passif devant la pollution, le gaspillage et les fuites d'eau. Dans cet ordre d'idées, il est prévu qu'un groupe d'élèves algériens se rendra à Istanbul (Turquie) au mois de mars prochain pour assister au Forum mondial de l'eau, une rencontre à laquelle devront prendre part quelque 25 000 participants en plus d'une quarantaine de chefs d'Etat. Les besoins en eau ne cessent de croître, tandis que l'offre diminue, d'où cette réflexion internationale sur les politiques à mettre en œuvre pour permettre à chaque citoyen d'avoir accès à l'eau. A signaler enfin que le directeur de l'ENSH a annoncé que la 4e édition du colloque international, qui aura lieu en 2010, sera consacrée à la problématique de la désertification.