Tout récemment, une association regroupant les sinistrés du séisme de 1980 avait réclamé la constitution d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur certains projets qu'elle qualifie de « catastrophiques », tels l'ovoïde de l'oued Tsighaout et la trémie au chef-lieu de wilaya. Ces derniers, d'après elle, se sont avérés « inefficaces et ont fait apparaître beaucoup de défaillances suite aux dernières chutes de pluie ». Elle dénonce aussi l'utilisation de terres agricoles pour des projets de construction dans les communes voisines de Chlef et de Chettia. Des voix se sont également élevées, après les émeutes d'avril 2007, pour demander « des comptes à tous ceux qui ont failli dans leurs missions ». En fait, cette revendication est partagée par l'ensemble des habitants de la wilaya, qui estiment que « l'effort financier important consenti par le gouvernement en faveur de cette région n'est pas à la mesure de leurs espoirs et n'a guère produit l'impact attendu sur leur quotidien ». Ils réclament carrément un audit des projets incriminés, qui ont coûté pas moins de 210 milliards de centimes. A lui seul, l'ovoïde tant décrié par la population, construit dernièrement le long de l'oued Tsighaout, a nécessité une enveloppe de 125 milliards de centimes. A chaque chute de pluie, il est submergé par les eaux alors qu'il est censé contenir et réguler les crues. A cela s'ajoute la galerie souterraine réalisée en 2002 à Ténès, d'un coût de 30 milliards de centimes ; elle s'est avérée elle aussi « inefficace » et a fait l'objet d'une nouvelle opération d'un montant de 20 milliards. La nouvelle trémie est logée à la même enseigne puisqu'elle s'est affaissée en plusieurs endroits, une année après son inauguration par le président de la République. Confiée à une entreprise publique et réalisée en sous-traitance, elle a coûté près de 35 milliards de centimes. Les déformations apparues le long des bretelles présentent des entraves sérieuses à la circulation routière. L'autre investissement qui fait encore tant parler de lui est le nouveau centre d'enfouissement technique des ordures de Meknassa, à la sortie ouest de Chlef. En plus du constat alarmant de la commission de l'APW, il a fait l'objet ces derniers temps d'un véritable cri d'alerte émanant du bureau communal d'hygiène et du service de prévention de la direction de la santé. L'un et l'autre attirent l'attention des autorités concernées sur les risques de contamination qui pèsent sur la nappe phréatique et le danger qui guette les enfants qui viennent fouiner dans la décharge. Il est signalé « qu'à cause du mauvais revêtement des bassins de stockage des lixiviats, les liquides dégagés par la compression des ordures se perdent dans la nature et menacent un forage destiné à l'AEP ». Ce centre, qui a bénéficié d'un montant de 27 milliards de centimes pour sa réalisation et son équipement, est géré provisoirement par l'APC alors qu'il devait être confié à un établissement public de gestion, comme le prévoient les textes en vigueur. situation ne semble guère reluisante pour d'autres projets du plan quinquennal qui ont englouti, eux aussi, des sommes faramineuses, tels le port de pêche d'El Marsa qui traîne depuis 2002 et la station d'épuration des eaux usées qui fonctionne au ralenti, selon les élus de l'APW.