La limitation des apparitions publiques du Président ainsi que le silence qu'il a observé à Doha et à Koweït City font planer des interrogations sur sa santé. Abdelaziz Bouteflika ne se rendra pas à Addis-Abeba pour assister comme prévu au 20e sommet du comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du Nepad, ni au 10e Forum du mécanisme africain d'évaluation par les pairs et encore moins au 12e sommet de la conférence des chefs d'Etat africains. L'Agence algérienne d'information APS, qui ne révèle pas les raisons de cette défection du Président à ces rendez-vous, a annoncé hier que c'est le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a été désigné pour le représenter aux deux premières rencontres qui se tiennent dans la capitale éthiopienne à partir d'aujourd'hui. Comme si la présence d'Ouyahia à Addis-Abeba ne suffisait pas, le ministre d'Etat, Abdelaziz Belkhadem, a aussi été désigné pour représenter le chef de l'Etat au 12e sommet ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine devant se dérouler du 1er au 3 février dans la capitale éthiopienne. Ceci en sus de la présence du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Pourquoi donc le chef de l'Etat algérien a-t-il besoin de deux représentants ? La présence du Premier ministre n'est-elle donc pas suffisante ? Ou est-ce une manière de ne pas fâcher son ministre d'Etat et représentant personnel, Belkhadem, pour justifier de la justesse de l'existence de son poste dans le gouvernement et affirmer qu'il ne s'agit pas d'un portefeuille conçu juste pour maintenir un équilibre au sein de l'Alliance présidentielle. Autre remarque qui s'impose, c'est la limitation des déplacements présidentiels. Bouteflika se préserve-t-il pour la campagne électorale ou est-ce que son état de santé ne lui permet pas beaucoup d'efforts ? La limitation de ses apparitions publiques ainsi que le silence qu'il a tenu aux sommets de Doha et de Koweït City ont fait planer des interrogations sur la santé du Président. L'Algérie assurera le transport des troupes de l'UA Au programme du sommet du Nepad, l'examen de la question de l'intégration des mécanismes de mise en œuvre du Nepad dans les structures et processus de l'Union africaine ainsi que le dialogue entre l'Afrique et le groupe des pays les plus industrialisés (G8). Le 10e Forum du mécanisme d'évaluation par les pairs, quant à lui, se penchera sur les rapports de mise en œuvre des programmes d'action nationaux de six pays dont l'Algérie qui présentera son rapport sur la gouvernance de 2007 à 2009. Le sommet ordinaire de l'UA traitera de la question du « développement des infrastructures en Afrique, avec un accent particulier sur les transports, l'énergie et l'investissement ». Autres thèmes devant être abordés lors de ce sommet, la question du gouvernement de l'Union, les conflits et crises en Afrique ainsi que l'impact de la crise financière sur l'Afrique. Exprimant la position de l'Algérie sur nombre de dossiers lors de la séance du Conseil exécutif de l'UA, Abdelkader Messahel a réitéré la proposition de l'Algérie concernant le soutien logistique à la mission de l'UA en Somalie en assurant le transport des troupes africaines vers ce pays, et ce, en conformité avec l'accord de Djibouti. Ceci et d'affirmer que l'Algérie mettra à la disposition de deux bataillons de l'armée somalienne des uniformes en réponse à l'appel du président de la Commission de l'UA, Jean Ping. Ce dernier a d'ailleurs tenu à rendre hommage à la participation algérienne à l'effort de sécurité en Afrique. Concernant la situation qui prévaut au Darfour, M. Messahel a souligné la nécessité « de permettre au Soudan de mener le processus de paix et l'engager dans les meilleures conditions afin d'éviter que le lancement du mandat d'arrêt à l'encontre du président soudanais, Omar El Béchir, ne vienne perturber ou contrarier cet effort de paix ». A noter que le lancement du mandat d'arrêt est prévu pour la mi-février. Le ministre algérien, qui a rappelé l'appel des Etats africains en faveur de la suspension de cette procédure engagée par le procureur de la Cour pénale internationale contre Omar El Béchir, a aussi souligné les conclusions de la réunion de Doha sur la médiation arabo-africaine sur le Darfour. Et de réaffirmer le soutien algérien à l'initiative portant sur une prochaine rencontre à Doha entre les protagonistes de la crise au Darfour. M. Messahel a par ailleurs évoqué la situation en Mauritanie, indiquant que « les changements anticonstitutionnels demeurent condamnables » et en prenant acte des « évolutions constatées ». Et d'appeler la Commission africaine, à l'instar de la Libye, du Sénégal et de la Gambie, à s'impliquer dans les prochaines élections prévues en juin 2009 dans ce pays voisin afin, dit-il, « de contribuer à leur assurer une totale transparence ». Evoquant le partenariat entre l'Afrique et d'autres régions du monde, le ministre algérien a plaidé pour la mise en place d'un processus d'évaluation de ces partenariats en vue de retenir seuls les porteurs d'intérêt pour l'Afrique.