Les commentaires sur une suspension par la Russie du déploiement de missiles Iskander dans la région de Kaliningrad (ouest) sont déplacés, puisque Moscou ne l'envisage qu'en cas de mise en place d'éléments du bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque, a indiqué vendredi le ministère russe des Affaires étrangères. « Beaucoup de médias étrangers et de responsables politiques ont réagi à cette ‘'suspension'', mais rien n'a été suspendu, parce qu'il n'y a rien à suspendre », explique le ministère dans un communiqué publié sur son site internet. « Le président Dmitri Medvedev a mentionné les missiles Iskander à Kaliningrad comme l'une des mesures militaires possibles qui pourraient être prises en réponse au projet américain de bouclier antimissile et nous insistons sur le fait que ce serait une réponse », ajoute le ministère. « Sans bouclier antimissile (américain), pas de missiles (russes) Iskander dans la région de Kaliningrad région, mais si le bouclier est déployé, nous répondrons », avertit le ministère russe. La Russie, qui considère l'installation de ce bouclier en Europe comme une menace pour sa sécurité, avait annoncé en novembre qu'elle déploierait des missiles à Kaliningrad, une enclave russe entourée de pays de l'UE. Un responsable de l'état-major des forces armées russes, cité mercredi par l'agence russe Interfax, avait indiqué que ce projet était « suspendu en raison du fait que la nouvelle administration américaine n'accélère pas le programme de déploiement » de son bouclier. Prague et Washington avaient signé l'an passé deux accords en vue de l'installation, prévue à l'horizon 2012, d'un puissant radar au sud-ouest de Prague, devant être couplé à dix intercepteurs en Pologne pour contrer d'éventuels tirs de missiles de longue portée venant de pays tels que l'Iran.