La Russie ne déploiera pas de missiles Iskander à Kaliningrad près des frontières de la Pologne après l'abandon par les Etats-Unis de leur projet de bouclier antimissile en Europe, a confirmé hier un haut responsable du ministère russe de la Défense. « La raison a prévalu sur les ambitions, par conséquent, il n'est pas nécessaire de déployer des systèmes tactiques Iskander à Kaliningrad », a déclaré le vice-ministre de la Défense chargé des armements, Vladimir Popovkine. « Les mesures que la Russie avait prévu de prendre en réponse au déploiement d'éléments du bouclier antimissile » américain en Pologne et en République tchèque « seront abandonnées », a-t-il souligné. La décision des Etats-Unis de revoir à la baisse leur évaluation de la menace que ferait peser l'Iran sur leur sécurité et consécutivement, de renoncer au projet de l'administration Bush de déployer un bouclier antimissile en Europe auquel la Russie était farouchement opposée y voyant une menace à sa sécurité, a été accueillie avec une grande satisfaction à Moscou où les dirigeants russes ont salué cette décision la qualifiant de « courageuse ». Tout en soulignant que la décision de l'administration Obama « répond aux intérêts des relations bilatérales avec les Etats-Unis », les dirigeants russes ont démenti catégoriquement les informations relayées par certains médias selon lesquelles Moscou et Washington aurait passé un « deal ». Les informations rapportées par certains médias qui ont affirmé qu'un prétendu accord aurait été conclu entre les deux pays et qui ont soutenu que Washington aurait demandé à Moscou de renoncer à vendre à l'Iran des missiles à longue portée et des armes nucléaires, contre l'abandon par les Etats-Unis de leur projet de bouclier antimissile en Europe, « sont dénuées de tout fondement », avait affirmé jeudi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko.