Etant parmi les wilayas de l'Est devant accueillir prochainement le président de la République , Annaba ne semble pas prête pour un rendez-vous pareil. Les travaux hâtifs, consistant en nettoiement et blanchissement des frontons des institutions, visant à masquer le vrai visage de la ville, ne peuvent éclipser l'état piteux dans lequel se trouve la quatrième ville du pays, dénommée pompeusement « la Coquette ». Lors de la récente session de l'APW, un intervenant a résumé l'état de dégradation des agglomérations et autres cités de la wilaya en faisant part de son désarroi devant « la ruralisation effrénée de la ville avec le poids de tous les effets négatifs sur la vie communautaire que génère ce phénomène qui prend de l'ampleur, voire des dimensions inquiétantes ». De mémoire de Annabi, ses habitants n'ont jamais vécu un calvaire pareil à celui de ces derniers mois. Se déplacer pour rejoindre son poste de travail ou vaquer à ses occupations relève du parcours du combattant vu l'état lamentable des routes dans pratiquement l'ensemble des quartiers. Il n'est pas un seul tronçon qui soit épargné par les vicissitudes du temps et les travaux qui se renouvellent en permanence. Les routes « ouvertes » pour les besoins de ces travaux par une entreprise ou une autre sont médiocrement « rapiécées », si elles ne sont pas laissées en l'état. Ceci, à l'exception des grandes artères, lesquelles sont entretenues périodiquement à l'arrivée de la saison estivale. Cette situation s'est davantage compliquée avec les travaux -qui évoluent à pas de tortue- de renouvellement des conduites d'eaux usées et pluviales qui ont cours dans le cadre de la protection de la ville des inondations. Les chantiers installés dans plusieurs endroits stratégiques font que la circulation a perdu sa fluidité. Plusieurs tronçons sont fermés, à l'image de ceux situés dans les cités El Fakharine (ex-Joinolla), la Plaine Ouest et au niveau du Boulevard Ben Boulaïd. Un commerçant de Saint-Cloud, qui a fermé boutique durant tout l'été, na pu contenir sa colère devant le rythme des travaux, en lançant : « Ces travaux n'avancent pas et sont à l'origine de tous les désagréments causés aux citoyens et aux commerçants ; le boulevard est devenu un véritable bourbier et la situation devient intenable quand la pluie tombe, ne serait-ce que quelques minutes ! »