C'est aux cris de «Bousaâda wilaya» que le chef de l'Etat a été accueilli dans cette ville. Pour le premier jour de visite de Bouteflika dans la wilaya de M'sila, la halte de Bousaâda est manifestement la plus colorée. En effet, les citoyens de cette daïra se sont tous donné rendez-vous, pour ainsi dire, afin d'accueillir le président de la République. Les milliers de Bousaâdis sont venus rappeler au chef de l'Etat une promesse électorale. Celle-ci consiste à donner à leur daïra le statut de wilaya. «Je l'ai entendu lorsqu'il est venu en 99. Ils nous a assuré que Bousaâda sera une wilaya», a crié un jeune homme. Cette revendication qui date de plus de 30 ans, apparemment, été transmise de génération en génération et a constitué le motif essentiel des émeutes qui ont ravagé la ville en octobre 88. Depuis, cette question revient comme un leitmotiv et est posée à tous les responsables centraux de passage à Bousaâda. C'est donc aux cris de «Bousaâda wilaya!» que le chef de l'Etat a été reçu, tout au long de son itinéraire qui l'a conduit au stade communal et au jardin de la concorde qu'il a inauguré. Dans l'entourage du président, on ne semble pas prêter attention à la revendication principale des habitants de cette ville. Mieux, un membre de la délégation qui a accompagné le chef de l'Etat a dit ne pas se souvenir d'une pareille promesse électorale qui serait liée à la réorganisation de toute la structuration administrative de l'Etat. Enfin, les Bousaâdis ont profité de la visite présidentielle pour exprimer une préoccupation unanime. Il reste à Bouteflika de bien saisir le message, ce morceau de l'Algérie profonde. A part ce point significatif, la visite a été, somme toute, pareille aux autres.