La deuxième assemblée générale d'Afripol s'est tenue lundi et mardi derniers à l'hôtel El Aurassi. Les travaux de cette réunion ont porté sur les quelques missions accomplies durant l'année écoulée et se sont conclus par beaucoup de revendications. El Watan Week-end a dressé le bilan de l'an 1. Afsecom L'une des missions accomplies durant l'année écoulée, la mise en place du système de communication Afsecom. «Ce système, opérationnel dans tous les pays membres, nous a permis de relier toutes les polices africaines», affirme le commissaire Abbad Benyamina, président du bureau de la coopération internationale et chef du bureau national d'Interpol en Algérie. «Via des appels, e-mail ou sms, le système Afsecom lie les corps de police du continent et met à leur disposition une base de données et d'informations importante pour faciliter l'avancement du travail d'enquête au niveau africain», explique-t-il. «Désormais, grâce à ce système, un policier de l'extrême sud du continent peut, d'un simple coup de fil, communiquer avec son confrère dans n'importe quel autre pays africains. Les chefs de police des différentes régions peuvent aussi communiquer ensemble et en même temps en toute facilité pour partager des informations, discuter et prendre des décisions, et ce, en toute confiance et sécurité», souligne, pour sa part, Smaïl Chergui, commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA). Et d'ajouter que «cette technique crée la possibilité d'entreprendre davantage d'opérations de coopération et de travaux communs avec les organismes policiers de pays étrangers». Formation Le lancement du système Afsecom a été accompagné par une série de formations au profit de groupes de police des pays membres d'Afripol. «Nous avons assuré la formation spécialisée dans le domaine de la manipulation de ce système et son fonctionnement. Sans oublier le côté légal, car ce sont des données criminelles, il faut donc s'assurer du côté légal qui régit l'utilisation et objectifs de ces données», assure le commissaire Abbad Benyamina. Et de préciser que presque la totalité des pays qui ont ouvert leur bureau de liaison d'Afripol sont dotés de ce système et leurs experts ont été formés en Algérie. «A côté de cela, d'autres thématiques sont d'actualité, comme la cybercriminalité et toutes les cybermenaces. Afripol a ouvert plusieurs sessions de formation au profit des services de police africains», ajoute-il. Aussi, selon la même source, l'année écoulée a vue l'organisation de «beaucoup d'actions formatives spécialisées dans la cybercriminalité, le terrorisme, la délinquance financière…». Création de trois groupes de travail Lors de cette deuxième assemblée générale d'Afripol, il a été décidé de créer trois groupes de travail. «La deuxième assemblée générale a décidé de la création de trois groupes de travail : le premier est chargé de la lutte contre le crime transfrontalier, le deuxième de la lutte contre la cybercriminalité et le troisième de la prévention et de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme», a annoncé le commissaire de l'UA. Selon Smaïl Chergui, les travaux ont été axés sur les questions liées au terrorisme et à l'extrémisme violent dans le continent africain, soulignant que certaines propositions pratiques ont été faites sur le traitement de ces fléaux. Ouverture de 40 bureaux de liaison à travers le continent Selon le commissaire de l'Union africaine, Smail Chergui, Afripol regroupe désormais 40 pays africains qui ont ouvert des bureaux de liaison et se sont dotés du système de communication de l'organisme. Accords de coopération en vue Parmi les principales résolutions de la deuxième assemblée d'Afripol, encourager les coopérations et le travail d'équipe entre des organismes africains et internationaux. «Les travaux de cette assemblée reviennent sur la consolidation de la coopération avec les différentes organisations policières africaines et internationales afin d'augmenter la fiabilité d'Afripol. Il est à noter que plusieurs accords sont en préparation et seront signés dans les mois à venir», assure Smaïl Chergui. Et de souligner que plusieurs délégations du continent américain et d'Asie, présentes à l'assemblée, témoignent de l'importance de l'organisme d'Afripol et de la prévention d'éventuelles coopérations. Convention Interpol-Afripol signée en janvier prochain «Il y a un protocole d'accord qui a été étudié par les deux parties et finalisé. Reste uniquement à fixer la date de la cérémonie de signature. Généralement, la signature se fait soit lors de l'assemblée générale d'Afripol ou lors de l'assemblée générale d'Interpol», affirme le chef du bureau national d'Interpol en Algérie, le commissaire Abbad Benyamina. Cette convention va se concentrer sur la lutte contre le terrorisme, les crimes transnationaux et les crimes électroniques. Centres d'excellence Parmi les principales résolutions de la première assemblée générale d'Afripol, les responsables ont cité la création de centres d'excellence en matière de formation et d'enquête judiciaire. Cette année est consacrée à la sélection. En effet, selon les décisions prises lors de l'assemblée de cette année, une liste de d'écoles de police a été établie. Smaïl Chergui explique : «Nous avons aussi sélectionné des écoles de police qui peuvent êtres utilisées comme des centres d'excellence pour abriter des cycles de formation et d'entraînement dans les différentes spécialités des forces de police.» Pour sa part, le commissaire Abbad Benyamina affirme que ces centres d'excellence permettent et facilitent le partage des expériences entre les polices de tous les pays membres de l'organisme, surtout en ce qui concerne les équipes de la police scientifique et technique ou encore les groupes de combat contre le terrorisme, les crimes organisés et la cybercriminalité. Il ajoute : «On table sur le partage d'expertise et pour mutualiser l'expérience car, si on prend exemple de l'Algérie, nous avons une expérience considérable dans la lutte contre le terrorisme. Grâce à Afripol, nous pouvons partager la partager avec les autres pays». Plus de femmes Renforcer les forces policières par l'intégration de plus de gente féminine dans les rangs de la police africaine, pour former des équipes des plus efficaces et plus professionnelles et les faire participer aux évènements importants. C'est le souhait d'Afripol pour les années à venir. «C'est une revendication "normale"», souligne le commissaire de l'UA. «Nous avons demandé aux groupes de polices africains des pays membres de réserver une partie respectable de leurs rangs à la gent féminine. La participation des femmes dans les événements et assemblées telles que celle d'aujourd'hui est très important surtout en ce qui concerne la dimension sociale», explique-t-il. Et pas que. En plus l'intégration des femmes, Smaïl Chergui a aussi parlé du renforcement de l'organisme Afripol par des experts et des spécialistes des différents pays membres. Implication citoyenne L'implication citoyenne dans la lutte contre la criminalité figure dans la liste des missions phares d'Afripol. «Le citoyen est au cœur de l'équation sécuritaire. C'est un acteur incontournable. On œuvre pour assurer la sécurité du citoyen. On veille à la protection des biens et personnes. Dans la mission policière de manière générale, le citoyen est considéré comme un acteur principal à côté des services de sécurité et la police de proximité», relève le commissaire Abbad Benyamina. Ryma Maria Benyakoub et Sofia Ouahib