Il est tout à fait positif et recommandable de lancer des opérations de boisement en milieu urbain, mais encore faut-il s'occuper de ce qui existe comme patrimoine forestier. Des bois et des forêts de la capitale ont été aménagés. Des équipements de puériculture ont été installés. Sauf qu'aucun plan de suivi n'a été mis en place afin d'entretenir ces équipements et de préserver ces forêts de l'avilissement. Les exemples qui illustrent cette situation ne manquent guère. A Bousaqloul, dans la commune de Aïn Taya, il existe une forêt qui a été merveilleusement aménagée. L'absence de gardiennage et d'entretien a rendu le bois aussi insalubre qu'une décharge publique. Pis encore, le soir venu, il est pris d'assaut par des marginaux et des dealers qui en ont fait un lieu de dépravation et de débauche. Sans parler des meutes de sangliers qui constituent un danger pour les visiteurs. Le même constat est à déplorer au niveau de la forêt de Ben Merad. Cette dernière a été fermée, durant plusieurs mois, pour permettre la réalisation d'aménagements. Le bois a subi une véritable métamorphose. En plus des aménagements qui ont été réalisés à l'intérieur de la forêt, des jeux pour enfants ont été installés et des stades et des kiosques réalisés. Sauf que l'absence d'entretien a affecté durablement la forêt, qui se dégrade a vu d'œil. Les déchets, composés essentiellement de bouteilles en plastique et de canettes de bière, envahissent les moindres recoins de la forêt, lui conférant des allures de décharge. Cette situation a poussé nombre de familles à ne plus fréquenter la forêt. Le fait de rapporter de manière répétitive ce genre de lacunes est certainement une démarche lassante, étant donné qu'aucune réaction devant prendre en charge ce problème n'a été engagée par les responsables du secteur pour sauvegarder ces lieux de villégiature et de détente. «Cette forêt est un joyau de par la qualité des aménagements qui y ont été réalisés. La question qui se pose d'elle-même est celle de savoir pourquoi il n'y a pas d'agents pour l'entretien ? Cette situation est illogique, d'autant plus que les pouvoirs publics ont déboursé beaucoup d'argent pour les travaux», s'interroge un habitué de la forêt. Et de poursuivre : «Au début la forêt était propre. Cependant, l'incivisme de certains visiteurs, qui jettent leurs ordures partout, a rendu la forêt très sale. Ces ordures et ces déchets ne sont jamais ramassés. Au fil du temps, ils se sont amoncelés dans les moindres endroits. Résultat, la forêt est devenue insalubre.» Dans un autre registre, mais dans le même ordre d'idée, des cités dites «vertes» ont été réalisées un peu partout dans la capitale. Cependant, ces cités, dont les autorités ont fait la promotion en grande pompe, n'ont de «vert» que l'appellation. Certains critiques sont allés loin en qualifiant ce projet de «supercherie». La verdure et les plantes étant absentes, elles donnent l'apparence d'une quelconque forêt d'immeubles, comme il en existe tant d'autres.