Les handballeurs français ont réussi un exploit monumental en remportant le championnat du monde chez leurs plus coriaces rivaux, les Croates, battus 24 à 19 dimanche à Zagreb, cinq mois après leur sacre olympique. C'est la troisième fois que les Tricolores gagnent le titre mondial, après 1995 et 2001. Ils signent ainsi un enchaînement qui n'avait que deux précédents dans l'histoire, par la Yougoslavie dans les années 1980 et la Russie une décennie plus tard. Comme prévu, le match a été extrêmement dur et dominé par les défenses entre deux équipes qui se connaissent parfaitement bien. Elles s'étaient déjà affrontées à deux reprises à Pékin, à chaque fois à l'avantage des Français. La tension, alimentée par les 15 000 supporters croates presque tous vêtus du maillot à damier rouge et blanc, est même parfois montée jusqu'à provoquer de petits accrochages, dont un entre les deux stars, Nikola Karabatic et Ivano Balic. Le Français, originaire de Croatie par son père, a d'ailleurs été tout particulièrement ciblé et a reçu quelques rudes coups dès le début du match. La rencontre ne s'est décantée qu'en seconde période. Guigou meilleur marqueur A la pause, les Français étaient menés 12 à 11 après un chassé-croisé durant lequel l'écart n'a jamais dépassé un but. Daniel Narcisse a fait une entrée fracassante en marquant les quatre derniers buts de la période. Ce mano a mano s'est poursuivi jusqu'à huit minutes de la sirène, lorsque les Tricolores ont pris pour la première fois deux buts d'avance grâce à Karabatic. Le vacarme est devenu progressivement moins étourdissant, car les Bleus, qui n'ont cessé de dégager une incroyable impression de sérénité, sont parvenus à gérer assez facilement les dernières minutes, jusqu'à remporter un succès qui étonne aussi par l'ampleur du score face à des Croates invaincus. Le 23e but, inscrit par Jérôme Fernandez, puis le 24e de Daniel Narcisse ont définitivement scellé un succès au moins aussi splendide que celui de Pékin, les Français s'imposant, cette fois-ci, chez leurs plus coriaces rivaux. Karabatic étant très surveillé, c'est l'ailier de Montpellier, Michael Guigou, qui a terminé meilleur marqueur avec 10 buts, dont 7 sur penalty, ce qui illustre l'âpreté du combat physique livré par les deux équipes.