Les Français remportent le titre mondial pour la troisième fois après 1995 et 2001, cinq mois après avoir gagné la médaille d'or aux jeux Olympiques de Pékin. Ils signent, ainsi, un exploit qui n'avait que deux précédents dans l'histoire, par la Yougoslavie dans les années 1980 et la Russie une décennie plus tard. Le match, très rugueux entre deux équipes qui se connaissent parfaitement, a été particulièrement serré, avec comme attraction Nikola Karabatic, le demi-centre français, né d'un père croate et d'une mère serbe, cible des défenseurs croates. Source de tous les dangers, fort sur l'homme en défense, fin technicien, doté d'une touche de balle exceptionnelle et d'une force de frappe inouïe, l'ex-joueur de Montpellier, actuellement à Kiel en Bundesliga, a été admirable en même temps qu'organisateur du jeu tricolore à son poste de demi-centre et l'un des meilleurs buteurs de l'équipe (le troisième au Mondial avec 45 buts avec l'ailier de Montpellier, Michael Guigou, qui a terminé meilleur marqueur avec 10 buts), a vu son rôle encore élargi dans ce secteur en l'absence de Bertrand Gille convalescent, et de Didier Dinart pendant quatre matches jusqu'à son retour en finale. La tension, alimentée par les 15 000 supporteurs croates, et les palabres qui fusaient du banc de touche, n'ont fait qu'augmenter les frictions entre joueurs jusqu'à provoquer de petits accrochages. Forte, indécise et menée tambour battant, la rencontre ne s'est décantée qu'en seconde période, après un chassé-croisé durant lequel l'écart n'a jamais dépassé deux buts. La course poursuite a duré jusqu'à la huitième minute, lorsque les Français prirent pour la première fois deux buts d'avance pour se mettre définitivement à l'abri d'un retour des représentant du maillot à damier. Mis en sécurité, les capés d'Onesta, qui a tout gagné avec la France, géraient calmement les dernières minutes. En inscrivant le 23e but, puis le 24e, Jérôme Fernandez et Daniel Narcisse ont définitivement scellé le sort d'une rencontre longtemps promise aux Bleus devant leurs plus coriaces rivaux. Cette victoire couronne une génération exceptionnelle de joueurs, dont six, Guillaume Gille, Didier Dinart, Joël Abati, Thierry Omeyer, Daniel Narcisse et Jérôme Fernandez, ont désormais réussi le «Grand Chelem» Europe/Monde/JO. Elle consacre aussi l'équipe qui a fait la plus forte impression de la première à la dernière rencontre. Les Tricolores terminent, en effet, invaincus avec 9 victoires et une défaite, dont une en match de poule du second tour devant le champion en titre, la Croatie. En finale, les Croates, n'ont tenu qu'une quarantaine de minutes. Les Bleus ont fait la différence sur une série de quatre buts et quelques arrêts décisifs d'Omeyer. C'est la troisième médaille française en handball aux championnats mondiaux. M. G. La Pologne prend la troisième place La Pologne a pris la troisième place en battant le Danemark 31 à 23, dimanche à Zagreb. Les Polonais, finalistes surprise de la dernière édition, en 2007, confirment leur ancrage au plus haut niveau avec cette médaille de bronze. En revanche, les Danois, champions d'Europe en 2008, échouent dans leur tentative de monter sur un podium majeur pour la deuxième fois d'affilée après leur élimination en quarts de finale des jeux Olympiques. Les Polonais ont fait la différence en fin de première mi-temps en passant un 4-1 aux Scandinaves pour mener 14-11 à la pause. Ils n'ont plus été inquiétés en seconde période. Le meilleur homme du match a été l'arrière polonais Karol Bielecki, auteur de 10 buts sur 14 tirs.