Inauguré par le président de la République en mai 2007, le nouveau conservatoire de musique El Hachemi Guerrouabi est privé d'électricité depuis huit mois, date de la suspension de l'alimentation en énergie pour non-paiement des factures de consommation. Depuis, l'établissement a dû fermer ses portes et les élèves renvoyés chez eux sans qu'aucun responsable s'en soucie. C'est un « joyau » de la formation musicale qui se trouve ainsi à l'abandon dans l'indifférence générale. Et dire qu'il se trouve à quelques mètres seulement des sièges de la wilaya et de la direction de la culture. Devant une telle situation, la reprise des cours au titre de l'année 2008-2009, qui devait avoir lieu en octobre dernier, a été carrément annulée et les pensionnaires (garçons et filles) ont dû ranger leurs instruments, à l'instar des enseignants, dont certains ont rejoint leur domicile à Alger. Ceci est assez significatif du marasme et de la paralysie quasi-générale dont souffre cette structure qui porte le nom d'un illustre chanteur de chaâbi (le défunt El Hachemi Guerrouabi) qui a contribué tout de même — l'espace de quelques mois — à sortir ce pan de la culture de sa profonde léthargie. On croit savoir que cette coupure prolongée du courant est due à un lourd contentieux financier existant entre l'établissement et Sonelgaz depuis des années. L'accumulation de factures impayées a poussé, nous dit-on, l'entreprise publique à procéder à la suspension de l' alimentation en énergie électrique jusqu'à l'apurement des dettes, dont le montant n'a pas été dévoilé. L'absence d'un statut de fonctionnement — comme c'est le cas pour les autres structures culturelles inaugurées dernièrement dans la wilaya — est la cause principale, précise-t-on, du blocage des activités de ce conservatoire. Un handicap de taille qui empêche assurément la direction de faire face aux dépenses liées à la gestion de cet établissement. Autre point noir, on déplore l'infiltration des eaux pluviales par la toiture du bâtiment dont la réalisation a coûté plusieurs milliards de centimes. Mais là, c'est une autre histoire…