Ils étaient près d'une centaine à se rassembler ce samedi matin malgré la pluie en face du consulat d'Algérie à Montréal pour demander la libération du journaliste Said Chitour. Le rassemblement a été organisé par un comité de soutien composé d'Algériens et de membres de la famille de Said Chitour vivant au Canada dont la soeur et le fils de ce dernier . Les organisateurs ont demandé aussi ”la libération des journalistes emprisonnés: Abdou Semmar, Merouane Boudiab et Adlane Mellah”. La veille, la fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) avait apporté un appui implicite au rassemblement. Sur sa page Facebook, elle a rappelé que le journaliste algérien incarcéré sans procès depuis juin 2017 a travaillé comme ”fixeur pour des journalistes québécois” lors de leurs reportages en Algérie. Anne Pannasuk, journaliste de la célèbre émission d'investigation de la télévision de Radio Canada ”Enquête” et qui a enquêté sur les malversations de SNC Lavalin en Algérie a commenté cette affaire en rappelant qu'elle avait eu recours aux services de Said Chitour comme fixeur. ”Il a été impeccable, et en plus toujours de bonne humeur. Féru d'histoire, il nous a raconté mille anecdotes sur son pays qu'il aime tant. ”, a-t-elle commenté. Elle était présente au rassemblement avec d'autres membres de son équipe. Les organisateurs craignent que Said Chitour subisse le même sort que le journaliste Mohamed Tamalt mort en prison en décembre 2016 ”sans enquête indépendante à ce jour” “Diabétique et hypertendu, Said Chitour souffre d'une inquiétante excroissance à la base du crâne depuis son emprisonnement. Il a finalement été hospitalisé en urgence le lundi 29 octobre”, rappelle le comité de soutien. ”Correspondant de multiples médias (BBC, Washington post, France 24, etc.) et fixeur pour les journalistes et universitaires étrangers, Said Chitour a été le porte-voix et la plume de la résistance algérienne dans les milieux anglophones durant les années noires, et ce souvent en mettant sa vie en danger”, ajoute la même source. Said Chitour est accusé ”d'avoir dérobé des documents secrets et de les avoir remis à des étrangers”, une accusation qu'il nie. Le rassemblement a suscité l'intérêt des télévisions et des radios locales à travers des reportages notammet sur la télévison et la radio publiques de Radio Canada et sur la chaîne privée Global News.