Cinq entreprises économiques monopolisent environ 25% des crédits à l'investissement alors que des milliers de dossiers déposés auprès des banques dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) moisissent dans les tiroirs. C'est du moins ce que révèle Abdelmalek Serrai, expert et consultant international, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue, hier, au Forum d'El Moudjahid. Les banques nationales octroient ces lignes de crédits « sur injonction administrative ou politique », dira-t-il, au moment où plusieurs milliers de dossiers sollicitant un investissement à moyen terme sont soumis, poursuit-il, à une « bureaucratie terrible ». Il a plaidé de ce fait pour « la démocratisation » dans l'octroi des crédits bancaires destinés à l'investissement. « On est favorable au regroupement, mais pas au monopole », a-t-il ajouté, tout en soulignant qu'une crise d'endettement des jeunes ménages se profile. M. Serrai a également invité les responsables de la Banque d'Algérie à plus de « transparence » en matière de crédits. L'orateur relève par ailleurs que la non adoption du week-end universel fait perdre aux entreprises nationales entre 1,5 et 2 milliards de dollars. Zaïm Bensaci, président de la commission nationale consultative pour la promotion des PME a plaidé, de son côté, pour la nécessité d'aller vers la création d'un tissu national de sous-traitance. Il n'a pas mâché ses mots, dans son intervention, à l'égard des banques étrangères implantées en Algérie qui, d'après lui, « n'ont rien apporté en matière d'investissement à l'Algérie ». S'agissant de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (ZALE), M. Bensaci a appelé à la mise en place de mécanismes adéquats capables de déterminer l'origine exacte des produits importés. « L'Algérie ne devrait pas être un dépotoir à ciel ouvert des produits européens, asiatiques ou arabes », s'est-il écrié. Mustapha Mekideche, économiste et vice-président du Conseil national économique et social (CNES) a indiqué, pour sa part, que malgré le progrès qu'a connu le secteur privé, beaucoup reste encore à faire. Pour étayer ses propos, il a rappelé que notre pays dispose de seulement 330 000 PME, alors que les Français créent autant d'entreprises annuellement.