Le problème majeur dont se plaignent les jeunes chômeurs demandeurs de crédits bancaires pour la création de leurs microentreprises dans le cadre de l'Ansej semble résolu. L'hypothèque bancaire, qui constitue une entrave de taille pour les jeunes ayant opté pour le dispositif Ansej, est supprimée. C'est ce qu'a affirmé, hier, le PDG de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), Abdelghani Mebarak, lors de son passage au forum de l'ENTV. « C'est vrai que cette exigence des banques constitue un handicap pour les jeunes. Mais depuis 2003, il y a eu une réforme décidée en concertation avec les banques. Nous avons opté pour la création d'un fonds de garantie, hypothéquer les équipements et exiger une assurance tous risques pour les microentreprises. Avec ces décisions, je peux dire que l'hypothèque bancaire est bannie », a-t-il déclaré. Selon lui, dans le cas d'une catastrophe ou d'un sinistre, l'assurance rembourse aux banques et le jeune peut reprendre l'argent afin de relancer son entreprise. L'orateur a infirmé, par ailleurs, l'idée du blocage et le non-financement des banques des projets avalisés par l'Ansej. « Sur les 110 milliards de dinars investis depuis la création de ce dispositif, 70 milliards de dinars proviennent des banques », a-t-il affirmé. Pour le responsable de l'Ansej, l'agence ne peut intervenir auprès des banques que lorsqu'elle constate que le nombre de refus des projets est important. « Ce n'est pas une prérogative statutaire, mais on essaye d'intervenir auprès des banques », a-t-il souligné. L'Ansej, a précisé son responsable, est un dispositif très prisé par les jeunes Algériens et même ceux qui se sont exilés. Le foncier, une contrainte Le nombre de dossiers que reçoit l'agence depuis sa création, en 1996, ne cesse d'augmenter. Pour 2004, le taux de dossiers éligibles s'est accru de 240% par rapport à 2003. L'Ansej a reçu, en 2004, 27 592 dossiers alors que ce nombre n'était que de 11 584 en 2003. Le taux de dossiers reçus par les banques a enregistré également une croissance de 130% en 2004 en comparaison avec l'exercice 2003. Selon M. Mebarak, le taux des dossiers ayant reçu l'accord des banques pour leur financement a augmenté aussi de 82% en 2004 par rapport à 2003. Globalement, depuis sa création, l'Ansej a contribué à la réalisation de 61 000 projets dans divers secteurs qui ont généré 180 000 postes d'emploi direct à l'échelle nationale. Toutefois, le problème auquel sont confrontés actuellement les jeunes est le foncier industriel. « L'immobilier industriel est une contrainte majeure. Auparavant, on butait sur une disposition du code du commerce qui permet seulement un bail de location de 23 mois, alors que les banques exigent des contrats de location en mesure du crédit accordé. Mais avec l'amendement du code du commerce, nous allons vers une libéralisation du foncier industriel », a-t-il indiqué. Afin de régler cette question, le PDG de l'Ansej a annoncé la construction prochainement de trois pépinières pour faire germer les microentreprises. « Nous avons décidé de construire trois pépinières : à Tizi Ouzou (qui sera opérationnelle dans 2 mois), à Tipaza et à Médéa. C'est pour permettre aux entrepreneurs d'évoluer dans des conditions leur permettant de passer de micro-entreprises aux PME » a-t-il ajouté. Revenant sur le problème de la fermeture de certains créneaux, tels que le transport des voyageurs, à l'investissement dans le cadre de l'Ansej, M. Mebarak a déclaré : « Nous avons décidé d'arrêter l'activité de transport à cause du désordre qui y règne et non pas pour la saturation », a-t-il martelé. Afin de permettre une bonne orientation des jeunes, l'Ansej, selon le conférencier, a préféré entrer en contact avec eux au sein même des universités et des centres de formation professionnelle. M. Mebarak a affirmé enfin que même les handicapés peuvent créer leurs entreprises dans le cadre de l'Ansej. Le taux de mortalité des entreprises créées dans le cadre de ce dispositif est très minime. L'étude réalisée en octobre 2004 par les services de l'Ansej, qui ont pris comme échantillon 11 000 entreprises, a révélé que le taux de mortalité est de 3,55%.