Les résidentes de la cité universitaire Nahas Nabil ont vécu hier une journée qu'elles ne sont pas près d'oublier. Une intoxication collective ayant touché 379 étudiantes a mobilisé une importante équipe médicale, dépêchée sur les lieux par les services de la santé et ceux de la Protection civile. Constantine. De notre bureau Les premiers cas ont été signalés hier vers 4h. Des résidentes souffrant de maux de tête, de douleurs abdominales et de vomissements se sont présentées à l'infirmerie de la cité. « Le médecin chargé d'assurer la permanence était absent, ce qui a nous a obligés à attendre le lever du jour pour contacter les secours », affirment des étudiantes rencontrées sur place. Croyant en premier lieu à des cas isolés, les agents de sécurité de la cité n'alerteront la Protection civile que vers 7h, surtout que des dizaines de cas ont été signalés. « Devant le nombre impressionnant de malades, nous avons installé un poste médical avancé sur place avec la mobilisation de 7 médecins, 17 agents et 6 ambulances pour évacuer les cas jugés critiques vers les urgences du CHU », a affirmé le chargé de communication auprès de la direction de la Protection civile. Le bal des ambulances, lesquelles n'ont pas cessé de faire la navette entre la cité et le CHU, a suscité aussi la curiosité des citoyens en cette journée pluvieuse. L'on saura ainsi que 70 étudiantes ont été admises au service des maladies infectieuses du CHU pour y recevoir les soins nécessaires et 5 d'entre elles gardées en observation. Les autres ont regagné leur cité en fin de matinée. A la cité Nahas Nabil, située près de la cité Filali, juste en face de la mosquée et l'université islamique Emir Abdelkader, c'est le branle-bas de combat. A l'infirmerie, déjà submergée, on a fait même appel aux médecins des autres résidences. Selon le directeur de la cité, nouvellement installé, 241 étudiantes présentant les symptômes d'une intoxication alimentaire ont été examinées et ont reçu les soins sur place ; 109 ont été auscultées par les médecins de la Protection civile. L'on saura par ailleurs que 68 cas, signalés hier matin à l'université islamique, ont été soignés à l'infirmerie de cet établissement. Pour les représentantes du comité des résidentes de la cité, le nombre des cas pourrait être revu à la hausse, surtout que plusieurs étudiantes, victimes de cette intoxication, ont été signalées à l'université Mentouri où elles s'y sont rendues, en dépit de leur état, pour passer leur contrôle. « Nous avons pris toutes les dispositions pour maîtriser la situation et évacuer tous les cas jugés critiques, même si nous n'avons pas enregistré de cas graves », a déclaré le directeur de la cité. « Une équipe du laboratoire d'hygiène de la wilaya a prélevé des échantillons du repas servi aux étudiantes la veille pour déterminer les causes de cette intoxication », a-t-il précisé. S'agissant du dîner, un plat composé de riz au poulet avec un morceau de pâtisserie en guise de dessert, celui-ci est au centre de toutes les supputations. En attendant les conclusions de l'analyse du laboratoire, le mécontentement des étudiantes a été vivement exprimé hier. Les concernées déplorent les conditions d'hygiène et de conservation des denrées « déplorables » dans la cuisine et le réfectoire. « Il est difficile d'accepter la manière avec laquelle on nous prépare les repas chaque jour, alors que le nettoyage des ustensiles et autres équipements de cuisine est très rudimentaire ; comment voulez-vous qu'on ne soit pas victimes d'intoxication ? », s'indignent les résidentes de la cité Nahas Nabil. Pour rappel, la même cité a été le théâtre d'un incident similaire qui a fait des dizaines de victimes le 19 mai 2002. Une affaire qui a été vite étouffée et dont on n'a jamais connu les tenants et aboutissants.