Ces étudiantes ont été intoxiquées après avoir consommé, dans la soirée du lundi, du poulet, du riz et de la pâtisserie. Le poulet ou la pâtisserie? Le pire a été évité de justesse. 407 étudiantes résidentes à la cité universitaire Nahas Nabil ont été évacuées au CHU de Constantine à la suite d'une intoxication alimentaire. 78 sont dans un état grave. Six étudiantes sont gardées au niveau des soins intensifs au service infectueux Ces étudiantes ont été intoxiquées après avoir consommé, dans la soirée du lundi, du poulet, du riz et de la pâtisserie. Parmi ces intoxiquées, le cas de 78 étudiantes est jugé grave dont sixt été transférées au service infection, affirme la Protection civile dans un communiqué-bilan. Un chiffre confirmé par le comité de la résidence et le directeur de la cité universitaire Nahas-Nabil. Quant aux causes, seules le analyses bactériologiques pourront les déterminer. En attendant, les spéculations vont bon train. On hésite entre le poulet et la pâtisserie. En effet, le poulet ou la pâtisserie consommés par les étudiantes lors du dîner de lundi seraient à l'origine de la toxi-infection collective qui s'est déclarée, a indiqué une source hospitalière. Le Pr Abdelaziz Segueni, du service infectieux du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Constantine, a, toutefois, relevé que «seules les analyses actuellement en cours sur 40 prélèvements effectués permettront de déterminer avec exactitude l'origine de cette toxi-infection». Hier, six étudiantes étaient encore gardées en observation au service infectieux du CHU, ont indiqué, de leur côté, les services de la Protection civile qui ont procédé à l'évacuation des jeunes filles. Le dispositif médical mis en place dans la matinée, dans l'enceinte de la résidence universitaire Nahas-Nabil est maintenu, ont ajouté les mêmes services, rappelant qu'il est constitué de six ambulances médicalisées, sept médecins de la Protection civile et 17 éléments du même corps. Au vu du nombre élevé de victimes, les ambulances, dont celle de la cité universitaire, ont du faire la navette entre la résidence universitaire et le service des urgences du centre hospitalo-universitaire. Des témoins oculaires ont dénoncé l'absence du personnel infirmier au sein de la résidence universitaire pour secourir les victimes dont l'état s'empirait de plus en plus. Devant l'ampleur de la catastrophe, deux cellules de crise ont été installées au niveau de la cité universitaire. Certaines victimes ont quitté l'hôpital après avoir reçu les soins nécessaires tandis que d'autres ont été gardées pour un suivi médical. Une enquête a été déclenchée par les services de sécurité. Les fournisseurs ont été convoqués d'autant que d'autres victimes ont été recensées au niveau de l'université centrale Mentouri et de l'université islamique. La cité universitaire Nahas-Nabil est située juste en face de l'université islamique. Elle héberge des étudiantes en médecine, pharmacie, chirurgie dentaire, architecture et sciences islamiques. Sa capacité d'accueil est de 2000 résidentes mais accueille jusqu'à 3000 étudiantes. Ce n'est pas la première fois que ce genre d'incident est enregistré au niveau de cette résidence, mais à des degrés moindres, si l'on excepte celui des années 80, lorsqu' une grave intoxication due aux merguez avait entraîné des décès. Les intoxications alimentaires sont devenues monnaie courante en raison notamment du manque de réglementation, ce qui encourage les entreprises de restauration à réduire les coûts aux dépens de l'hygiène alimentaire. Le cas de botulisme survenu en 1998 et qui avait fait 42 décès et 345 hospitalisations, est encore en mémoire. A l'heure où nous mettons sous presse, aucun décès n'est signalé mais l'on reste très inquiet concernant les intoxiquées admises au service infectueux. Les parents des étudiantes, issues des autres wilayas, ne pouvant joindre leurs filles, après avoir appris la nouvelle, nous ont contacté par téléphone pour avoir plus d'informations. Les analyses bactériologiques devront situer l'origine de ces intoxications. Le personnel de la restauration au niveau de la résidence universitaire a été interrogé pour connaître les circonstances exactes de cette catastrophe.