Une panique indescriptible a régné, hier matin, à la cité universitaire filles Mohamed-Seddik Benyahia, sise à la ville d'El Khroub, située à 15 km à l'est de Constantine, où de nombreux cas d'intoxication alimentaire ont été signalés dès les premières heures de la matinée d'hier. C'est le responsable de la sécurité qui a donné l'alerte à 7h35. Devant l'ampleur des dégâts, la direction de la Protection civile a mobilisé cinq ambulances, 25 agents et cinq médecins avec l'installation d'un centre médical avancé sur place », a déclaré le chargé de communication de la Protection civile. Selon les chiffres que nous avons pu recueillir sur site, 167 cas ont été signalés durant toute la matinée, dont 114 ont été admis au service de médecine interne de l'hôpital Mohamed Boudiaf, dont le personnel, déjà débordé, a affirmé n'avoir jamais fait face à une situation d'une pareille gravité. Le chiffre a été revu à la hausse hier en fin de journée, selon un communiqué de la direction de la santé qui avance le nombre de 264 cas recensés. L'on apprend par ailleurs que 12 étudiantes, présentant une forte fièvre, des maux de tête, des douleurs abdominales accompagnées de vomissements, ont été gardées en observation, alors que les autres victimes ont pu regagner la cité en début d'après-midi. Une équipe du laboratoire d'hygiène de la wilaya a prélevé des échantillons du repas donné aux étudiantes alors qu'une enquête épidémiologique a été déclenchée pour déterminer les causes de cette toxi-infection alimentaire collective, apprend-on de sources sanitaires. L'information qui a fait le tour de la ville a fait rappeler le spectre des intoxications collectives, dont celle de la cité universitaire Nahas Nabil, survenue le 2 février dernier où l'on a enregistré près de 400 cas, suivie de celle signalée, il y a quelques jours, dans une école primaire de la cité Boumerzoug, où 35 élèves ont été évacués vers le CHU de Constantine après avoir consommé du yaourt avarié à la cantine scolaire. Dans le cas de la cité universitaire Mohamed-Seddik Benyahia, les soupçons tournaient hier autour du plat servi comme déjeuner dans la journée de samedi, composé de pois chiche, d'œufs au plat, de salade et de pâtisserie. « Des chauffeurs de bus et des fonctionnaires de l'administration ayant pris des repas avec les étudiantes durant le déjeuner figurent parmi les victimes, ce qui conforte cette thèse », ont affirmé des résidentes. Ces dernières n'ont pas manqué d'exprimer leur inquiétude face à la multiplication de ces cas.