L'information surprenante a vite était confirmée par l'agence APS, qui a cité une source officielle qui justifie cette démission par «des soucis de santé qui imposent à Djamel Ould Abbès un congé de longue durée». Pourquoi n'a-t-il pas convoqué une conférence de presse ou une réunion des cadres du parti pour faire lui-même l'annonce de son départ ? La nouvelle est tombée hier en fin d'après-midi. Djamel Ould Abbès, un fervent défenseur du 5e mandat du président Bouteflika, démissionne de son poste de secrétaire général du FLN. L'information surprenante a vite été confirmée par l'agence APS, qui a cité une source officielle qui justifie cette démission par «des soucis de santé qui imposent à Djamel Ould Abbès un congé de longue durée». Selon l'APS, c'est le nouveau président de l'APN, Mouad Bouchareb, qui a été désigné comme intérimaire «en attendant que les organes habilités de l'ex-parti unique se prononcent sur son remplacement». Mais cette désignation est en contradiction avec les statuts du parti, notamment l'article 36. Ce dernier stipule : «En cas de vacance du poste du secrétaire général, l'intérim sera assuré par le membre du bureau politique le plus âgé.» Et l'actuel président de l'APN ne remplit pas cette condition. Selon le même article, «le comité central du FLN doit être obligatoirement convoqué en session extraordinaire pour élire un nouveau secrétaire général et le président du parti doit être informé». Cette entorse à la réglementation du parti suscite des interrogations et jette le doute sur la «raison de santé» avancée pour justifier ce départ inattendu de Djamel Ould Abbès. Est-il poussé vers la porte de sortie ? Pour l'instant, son entourage explique qu'il a été admis, mardi soir, à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja suite à un malaise. «Il a eu un malaise cardiaque. Le médecin lui a conseillé de prendre du repos», explique une source, sans préciser la durée de ce repos. Pourquoi n'a-t-il pas convoqué une conférence de presse ou une réunion des cadres du parti pour faire lui-même l'annonce de son départ ? Il est à rappeler que depuis son accession au poste de secrétaire général du FLN, il avait affirmé qu'il resterait secrétaire général du FLN jusqu'au prochain congrès, prévu en 2020. Afin d'asseoir son pouvoir à la tête de l'ex-parti unique, il a même procédé à la mise à l'écart de tous ses adversaires, en nommant un bureau politique composé essentiellement de ses proches. De plus, le désormais ex-secrétaire général du FLN s'apprêtait à participer, dans quatre jours, au sommet de la nouvelle alliance présidentielle, prévu le 18 novembre. Adepte des projecteurs, il n'aurait pas raté ce rendez-vous qui devrait confirmer le soutien au chef de l'Etat et son programme. C'est ce qui fait penser aux observateurs de la scène nationale que l'homme a été plutôt limogé. Selon certaines sources, il a été sommé de quitter son poste, en raison de la crise qui secoue le parti, notamment depuis le blocage de l'APN et le bras de fer engagé avec Saïd Bouhadja qui refuse toujours, malgré le coup de force, de démissionner de son porte de président de l'APN de manière officielle. Les observateurs de la scène nationale avancent aussi une autre raison : le différend avec le ministre de la Justice, Tayeb Louh. Ce dernier avait lancé une polémique avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en rappelant l'épisode de l'emprisonnement des cadres à la fin des années 1990. Et Djamel Ould Abbès a désavoué le ministre, en affirmant que ses déclarations n'engagent pas le FLN. C'est cette position qui semble lui avoir coûté son poste…