Les ressources génétiques de l'olivier sauvage (Tazeboujt) existent en abondance à Béjaïa. De vastes espaces incultes sont occupés par l'oléastre dans la wilaya. Se propageant sans l'intervention humaine, ces ressources n'attirent quasiment l'intérêt de personne. Et pourtant, elles peuvent, si elles sont sérieusement prises en charge, donner un sérieux coup de fouet à la filière oléicole nationale et participer activement au renouveau économique régional. Pour l'instant seuls quelques paysans, poussés soit par la passion soit par la nécessité, tiennent à leurs oliviers sauvages, leur prodiguant des soins et les transformant au moyen de la greffe en oliviers cultivés. Délaissés, abandonnés aux incendies quand ils ne sont pas indélicatement coupés pour leur bois ou pour alimenter le bétail. A ce jour aucune étude sérieuse, pour faire l'inventaire de ce patrimoine et en identifier les populations d'appartenance, n'a jamais été réalisée. à part quelques écrits par-ci, par-là, rien de vraiment notable n'a été entrepris dans ce domaine. En l'état actuel des choses, personne ne peut affirmer si nos oléastres appartiennent aux populations férales, c'est-à-dire, des oléastres issus d'oliviers ayant été cultivés ou aux vraies populations sauvages. Il en est de même de l'huile d'oléastre, on n'en sait pratiquement rien. D'ailleurs, trop peu de gens peuvent prétendre savoir que l'oléastre donne une huile appréciée notamment en pharmacologie. Cette huile très rare se vend en Kabylie, quatre fois plus chère que l'huile d'olive. Mais jusqu'à présent, mis à part quelques indications thérapeutiques avancées par quelques paysans kabyles, on ne sait pratiquement rien des vertus de cette huile qui pourrait être produite chez nous en plus grande quantité puisque l'oléastre en est une espèce endémique. Un oléifacteur que nous avons interrogé à ce sujet nous a déclaré que l'huile d'oléastre est une huile très noble mais qu'elle a besoin, pour être produite, de moyens d'extraction spécifiques. « Cette huile perd de ses qualités si le fruit est mal récolté et l'huile extraite n'importe comment » précise-t-il. à l'heure où l'on palabre oiseusement sur l'après-pétrole, il est recommandé de valoriser les produits de nos terroirs.