Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a décidé de renouer avec le mouvement de protestation. Ce syndicat autonome a choisi, cette fois, une date symbolique, le 24 février, pour débrayer. A l'unanimité, les membres du conseil national du SNPSP, réunis en session extraordinaire la semaine dernière, ont voté à bulletin secret pour une grève ouverte à partir du 24 février et ce, avec le maintien d'un service minimum. Lors d'une conférence de presse animée, hier à Alger, par le secrétaire général dudit syndicat, le Dr Merabet a rendu compte des débats ayant caractérisé la réunion du bureau national ainsi que les résolutions prises à cet effet. Le recours à une grève illimitée, subordonnée à la prise en charge de la plate-forme revendicative des fonctionnaires de ce corps, est motivé, explique le conférencier, par le constat d'échec des négociations avec la tutelle et la pratique de la politique de l'autruche par les autorités. Le Dr Merabet qualifie d'« ambiguë » la démarche du pouvoir qui, jusqu'à l'heure actuelle, n'a pas encore promulgué le statut particulier des praticiens de la santé. Le 20 janvier dernier, les responsables du syndicat avaient tenu une réunion avec un représentant du ministère de la Santé. « Le représentant du ministère parle d'arbitrage mais refuse de nous expliquer où réside le blocage. Il ignore si nos propositions ont été traduites dans le statut. Il ne peut pas avancer une échéance quant à la promulgation du statut. Nous avons été tenus à l'écart de la commission ad hoc et le ministère n'est au courant de rien ! Et nous n'avons pas eu le droit à des contre-propositions », a déploré le Dr Merabet, qui ne comprend pas l'attitude des pouvoirs publics. « Nous sommes en 2009 et le sort de notre statut est inconnu. Nous insistons pour avoir une entrevue avec le ministre, pour qu'il clarifie notre situation. Toutefois, nous n'accepterons jamais que notre statut soit adopté en deçà de ce que nous avons proposé », a averti l'orateur, en dénonçant la manière avec laquelle le pouvoir a géré le dossier. En outre, le régime indemnitaire est cet autre point qui a poussé le syndicat à aller vers un débrayage. « Nous maintenons notre mouvement de protestation car le dossier du statut particulier et du régime indemnitaire sont sans issue et leur règlement n'est pas pour demain. Il est aberrant de voir que le régime indemnitaire est tributaire de la finalisation de tous les statuts », a souligné le Dr Merabet, tout en s'interrogeant sur le rôle du ministère. « Le représentant du ministère nous a fait clairement savoir qu'au ministère aucune personne n'est habilitée à parler du régime indemnitaire et qu'ils attendent les instructions d'en haut ! », s'est exclamé le Dr Merabet. Le SNPSPS a tenu à relever les entraves à la liberté syndicale, dont plusieurs praticiens, membres du syndicat, ont été victimes. « Nous dénonçons toute forme d'entrave à l'activité syndicale et nous demandons au pouvoir de mettre le paquet pour garantir cette activité », a affirmé le Dr Merabet, qui cite des exemples de médecins qui ont été rétrogradés et mutés sans motif valable, ainsi que le refus de certains chefs d'établissement sanitaire d'octroyer une autorisation au syndicat pour la tenue d'une assemblée générale. Revenant au 24 février, le conférencier a expliqué que le choix de cette date n'est pas fortuit. Il s'agit, selon le SG du syndicat, d'interpeller les consciences en ce 24 février pour rappeler que 92% de nos ressources proviennent des hydrocarbures, alors que 92% des Algériens vivent dans la précarité. C'est aussi une manière pour le syndicat de marquer ce jour de son empreinte, en disant que le monde syndical n'est pas l'apanage de tel ou tel syndicat mais de toutes les organisations existantes. Par ailleurs, le SNPSP a prévu de tenir son congrès national au mois de mars prochain.