«Une commission provisoire sera mise en place pour l'avancement des travaux et le syndicat verra le jour, officiellement, d'ici le 1er janvier 2019.» Quinze jours après leur première réunion, plusieurs journalistes de la presse écrite, audiovisuelle et électronique, photographes et caméramen, se sont rencontrés, hier, à la maison de la presse Tahar Djaout, pour la continuité des travaux de le mise en place du syndicat national autonome des journalistes algériens. Ce syndicat aura pour but de défendre les droits et les intérêts socioprofessionnels des journalistes, à travers les 48 wilayas du pays, tous types de presse confondus, loin de toutes susceptibilités et considérations, affirment les membres fondateurs. Pour avancer et ne pas perdre de temps, les présents ont proposé et voté la création urgente d'une commission provisoire, chargée de mettre sur pied le syndicat et ce, avant le 1er janvier prochain. Une première liste des membres de la commission a même été établie, en attendant de définir les tâches et de préparer un premier rapport destiné aux journalistes membres. La réunion, devenue un espace de débat et d'intervention entre les journalistes, s'est déroulée essentiellement autour de la sensibilisation. «Malgré tous les essais échoués depuis plusieurs années, on croit toujours en les termes union et syndicat. On a perdu beaucoup de temps jusque-là, il est temps qu'on passe à l'action», confie le journaliste de Sawt Al Ahrar Aziz Touahar. «Nous sommes arrivés à une situation très sensible. La scène journalistique se retrouve face à de gros problèmes qu'on n'a pas eu même sous le parti unique. Les journalistes souffrent d'insécurité, de mépris des employeurs, de conditions de travail et de rémunérations honteuses… D'ailleurs aujourd'hui, plusieurs journalistes n'ont pas pu assister à la réunion à cause de la sensibilité de leur contrat et par peur de représailles de leurs employeurs», se désole Aziz Touahar. «Nous sommes tous concernés et il faut qu'on soit solidaires», appelle Samira Azzegag, journaliste au quotidien Horizon. «Aujourd'hui, il y a encore des journalistes dont les salaires ne dépassent pas les 25 000 DA, d'autres sont maltraités ou violentés alors qu'ils accomplissent leur mission… Nous ne devons plus accepter des conditions pareilles. Nous devons défendre nos droits et surtout rester unis et solidaires pour arriver à nos buts», continue-t-elle, appelant les présents à faire un travail de sensibilisation et à atteindre le maximum de travailleurs des médias. Pour sa part, l'ancien journaliste Zoubir Khelaifia parle de «guerre» : «Créer un syndicat n'est pas chose facile. Nous nous apprêtons à entamer une guerre… Il nous faut un commando de journalistes pour arriver à notre but…»