La hantise des élus locaux à Aïn El-Turck, dès qu'est abordée la question du logement social, n'a plus de limite. La fébrilité, d'une part comme de l'autre, gagne du terrain, notamment depuis que le nouveau chef de daïra a mis sur pied une commission de contrôle des dossiers des demandeurs. En effet, plus de 5 000 demandes avaient été formulées et enregistrées sur fichier informatisé et dont il fallait retrouver les traces. Il aura fallu aussi « rapatrier » de l'APC vers la daïra 900 dossiers manquants afin de calmer les inquiétudes de centaines de citoyens qui avaient afflué en nombre considérable vers le siège de la daïra pour s'enquérir de la suite réservée à leur demande. La situation n'a pas dépassé le seuil de l'intolérable, car il fallait réagir promptement pour rassurer les demandeurs, mais à l'APC, c'était le branle-bas de combat. Des dossiers vieux de plusieurs années devaient été déterrés pour mettre à jour le listing de la daïra. Tâche qui ne fut pas du tout aisée pour une question d'organisation. Aujourd'hui, l'opération de contrôle se poursuit normalement, mais le pire reste à venir, car plus de cinq mille demandeurs espèrent décrocher un toit parmi les 100 logements sociaux existants ! Cela risque de brûler les doigts des élus locaux qui ont dressé les listes des bénéficiaires. La partie ne sera pas de tout repos, car le dernier programme social avait profité aux recasés et sinistrés locataires des centres de transit et ce, dans le cadre du RHP. Voilà pourquoi les autochtones d'Aïn El-Turck, dont les demandes de logement remontent à 1999, crient à l'injustice. Et puis, la confiance étant rompue entre l'administré et son mandant, on imagine la peur que produit chez les responsables locaux toute opération de distribution de logements.