Invité par le président de la République, le chef de l'Etat cubain, Raul Castro Ruz, se trouve depuis hier à Alger pour une visite d'Etat de trois jours. Il devrait, à cette occasion, selon un communiqué de la présidence de la République, examiner avec son homologue algérien « les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale qui a connu, ces dernières années, une évolution appréciable ». La visite d'Etat de Raul Castro, qui a succédé officiellement en 2008 – à la tête de l'Etat cubain – à son frère Fidel, malade, « tend à renforcer des relations bilatérales déjà marquées par leur solidité et leur constance, reflétées par la régularité des consultations politiques de haut niveau », a souligné vendredi une source diplomatique à Alger. Un mémorandum d'entente sur les consultations politiques bilatérales avait été conclu en mai 2007. En janvier 2008, la tenue de la 15e session de la commission mixte algéro-cubaine qui s'est tenue à La Havane avait permis, selon la même source, de réaffirmer l'attachement des deux pays à la réalisation de projets de coopération dans plusieurs secteurs. Les entretiens qu'a eus le président Bouteflika avec les dirigeants cubains lors de son séjour à La Havane à l'occasion du 14e sommet du Mouvement des pays non-alignés, en septembre 2006, ont par ailleurs permis de dégager de nouvelles perspectives de coopération, notamment dans le domaine de la santé. C'est dans cette optique qu'un accord de partenariat pour le transfert de technologies a été d'ailleurs signé, en début de ce mois à Alger, entre le groupe pharmaceutique Saidal et le groupe Heber Biotic Cuba, portant sur la fabrication d'un vaccin contre l'hépatite B. Cet accord prévoit, dans une première phase, un transfert de technologie, puis, dans une seconde, la construction d'une usine mixte pour la fabrication du vaccin, d'une capacité de 5 millions doses durant la première année, avec un coût d'investissement estimé à 3,5 millions d'euros. Ce projet fait suite à l'engagement pris par les deux pays dans le domaine de la santé, appelant notamment à l'achat d'équipements médicaux de Cuba, au transfert de technologies à travers la création d'une société mixte de production des dérivés du sang et de vaccins contre l'hépatite B, ainsi que la création de sociétés mixtes de production et de commercialisation des médicaments génériques. A rappeler également que plus d'une centaine de médecins cubains exercent actuellement en Algérie dans le Sud et la région des Hauts-Plateaux alors que plus de 2000 coopérants au total ont travaillé dans ce pays depuis 1962. La Havane a également prévu la construction d'une douzaine de cliniques ophtalmologiques – dont certaines sont en activité comme celle de Djefla – qu'elle gérera à El Oued, Béchar, Ouargla et Tlemcem. D'autres seront construites notamment à Tamanrasset ou Sétif. Il est par ailleurs utile de mentionner que dans le cadre du commerce entre l'Algérie et Cuba un accord a été signé depuis 2001. Dans ce cadre, les deux parties ont réaffirmé leur engagement à réaliser les opérations d'achat et de vente de pétrole et de ses dérivés contre des médicaments, des vaccins, des équipements et du sucre naturel. Un procès-verbal multilatéral a été signé à cette époque en vertu duquel les deux parties ont convenu de prendre une série de mesures dans le domaine des relations économiques, commerciales et financières, dont la participation aux manifestations et expositions organisées dans les deux pays. Cinq accords de coopération dans les domaines de la santé, du sport, de la culture et de la pêche, au même titre qu'un accord final relatif au processus d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avaient été conclus en 2006. Cuba s'était engagé à cette période à soutenir l'Algérie dans son processus d'adhésion à cette organisation. Un engagement entre la Banque extérieure d'Algérie et la Banque nationale de Cuba s'était fait dans ce cadre pour renforcer les relations financières et œuvrer à l'amélioration des mécanismes banquiers et du système informatique. Dans un autre domaine, notamment agricole, les deux pays se sont engagés à appliquer les conventions de coopération bilatérale, portant notamment sur la production animale, l'irrigation, les cultures biologiques et un partenariat en matière de médicaments et de produits biologiques à usage vétérinaire.