En fait ces touristes, tous algériens, ne font que transiter le temps d'une journée ou d'une nuit pour repartir à destination de la Tunisie par voie terrestre. Les taxis fraudes, les animateurs du marché parallèle de la devise et la dizaine d'agences de voyage implantées dans la commune chef-lieu de wilaya profitent bien de cette situation. Durant le seul mois de juin 2004, des milliers de touristes ont pris la destination de la Tunisie pour des séjours de courte et moyenne durées. Particulièrement les émigrés qui, aussitôt débarqués au port ou à l'aéroport de Annaba, se donnent le temps de dire bonjour à leurs proches pour repartir aussitôt vers la frontière est. «Contrairement aux précédentes années, nous avons enregistré un afflux important de clients surtout des immigrés algériens intéressés par un séjour à Hammamat, Sousse et Gamart en Tunisie. Je peux vous assurer que sur le marché parallèle de la devise un million d'euros déclarés ou non à la douane par les immigrés à leur arrivée en Algérie, a été changé en dinars tunisiens. Nous nous attendons à un rush plus important dès la mi-juillet et jusqu'à la fin août. Annuellement, nous enregistrons à Annaba l'arrivée de 8000 à 10 000 compatriotes immigrés. Plus de 50% d'entre eux ne font que transiter pour se rendre ensuite en Tunisie. A Annaba, l'absence de super structures de tourisme et de prestation de service à la mesure de l'attente de ceux qui cherchent à jouir de leur congé font fuir tout le monde», a indiqué le gérant d'une agence de voyages. Le constat est réel et il fait pratiquement l'unanimité dans le monde des spécialistes des circuits touristiques de la wilaya. Et si, en Tunisie, l'équivalent de 150 suffit à une personne pour un séjour d'une semaine avec prise en charge dans un hôtel trois étoiles ou de classe moyenne, à Annaba ce montant est à multiplier par dix pour une absence de confort et une prestation de service à la limite de l'intolérable. «La promotion du tourisme en Algérie ne peut se faire que par le réceptif des visiteurs étrangers intéressés par un séjour en Algérie où le produit touristique existe. Malheureusement rien n'est fait pour améliorer la prestation de service. Le manque de professionnalisme de certains hôteliers et autres lieux de détente et de loisirs est un handicap. L'absence d'hygiène et l'arrogance des préposés à un quelconque service de consommation sont d'autres facteurs qui font fuir les touristes», a précisé le même gérant d'agence de voyages. Outre l'arnaque et la majoration excessive des prix à la consommation qui guettent tout client dans presque chaque commerce d'hôtellerie, restauration, cafétéria, les plages et les lieux de loisirs, sans compter la présence permanente des délinquants.Outre les délits divers auxquels ils s'adonnent en tout impunité, ces délinquants imposent à tout automobiliste de payer 50 DA pour un simple arrêt même en zone de stationnement interdit.