L'accolade chaleureuse qu'a donnée le président Bouteflika à son homologue cubain, Raul Castro, à son arrivée samedi à l'aéroport d'Alger, résume parfaitement les liens qu'entretiennent les deux pays. Le président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres de la République de Cuba, Raul Castro Ruz, a confirmé cela hier en affirmant que les relations algéro-cubaines ont toujours été « claires » et « nettes ». « Ces relations ont non seulement été maintenues mais se sont renforcées avec le temps. Les deux pays ont beaucoup de points en commun », a souligné hier le chef de l'Etat cubain, à l'issue d'un entretien avec le président Bouteflika. Cette rencontre a permis, a-t-il relevé, d'« analyser les questions d'intérêt commun », notamment dans le domaine des échanges commerciaux et économiques, qualifiant les relations politiques entre les deux pays, de « très fortes » et « importantes ». Dans les faits, la rencontre entre les dirigeants des deux pays a permis d'ouvrir une nouvelle discussion sur la mise en œuvre d'une entreprise mixte algéro-cubaine spécialisée dans la fabrication de vaccins. Médicaments contre pétrole En janvier 2008, la tenue de la 15e session de la commission mixte algéro-cubaine à La Havane avait déjà permis de réaffirmer l'attachement des deux pays à la réalisation de projets de coopération dans plusieurs secteurs. Le président Bouteflika s'est entretenu avec les dirigeants cubains sur les différents domaines dans lesquels les deux pays pourraient coopérer, comme le secteur de la santé, Cuba étant réputé pour la qualité de sa médecine. Il s'agit, notamment, de la signature d'un accord entre le groupe pharmaceutique Saidal et le groupe Heber Biotic Cuba, sur la construction d'une usine mixte pour la fabrication du vaccin de l'hépatite B, d'une capacité de 5 millions de doses la première année, avec un coût d'investissement estimé à 3,5 millions d'euros. La Havane a également prévu la construction d'une douzaine de cliniques ophtalmologiques – dont certaines sont en activité, comme celle de Djelfa – qu'elle gérera à El Oued, Béchar, Ouargla et Tlemcen. D'autres seront construites, notamment à Tamanrasset ou Sétif. A cela s'ajoute la centaine de médecins cubains qui exercent actuellement en Algérie dans le Sud et la région des Hauts-Plateaux. Mais cela semble être insuffisant aux yeux du président cubain. « Nous devons poursuivre nos efforts, en coopérant dans d'autres domaines », a-t-il souligné, hier. La petite île des Caraïbes, dont le développement économique dépend aujourd'hui du pétrole vénézuélien (qu'Hugo Chavez vend à Cuba à des prix préférentiels), voudrait réaliser des opérations d'achat de pétrole et de ses dérivés contre des médicaments, des vaccins, des équipements et du sucre naturel. Un procès-verbal multilatéral a été signé, voilà près de dix ans, dans lequel les deux parties ont convenu de prendre une batterie de mesures dans les relations économiques dont la participation aux manifestations et expositions organisées dans les deux pays.