Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales lance dès demain une révision exceptionnelle des listes électorales en prévision de la prochaine consultation présidentielle du 9 avril 2009. Cette révision exceptionnelle, qui intervient à la suite de la convocation du corps électoral, durera jusqu'au 19 du mois en cours, est-il énoncé dans un communiqué du ministère de l'Intérieur rendu public hier. Ce même communiqué invite les citoyens non inscrits sur les listes électorales « âgés de dix-huit ans au jour du scrutin, à solliciter leur inscription auprès de leur commune de résidence » et précise que « tout électeur ayant changé de résidence est tenu de demander sa radiation de la liste électorale de son ancienne commune de résidence pour son inscription sur la liste électorale de sa nouvelle commune de résidence ». En prélude à cette révision exceptionnelle, le même ministère avait initié, le 15 janvier dernier, une opération « porte-à-porte » à la faveur de laquelle des équipes de fonctionnaires de l'administration ont sillonné le pays à la recherche de votants potentiels. Pas moins de 580 000 foyers sur 1,5 million ont été visités par ces équipes, qui ont relevé plus de 139 000 cas de changement de résidence, 170 000 inscrits plus d'une fois sur la liste électorale, ainsi que 125 000 citoyens de plus de 18 ans non encore inscrits et 27 000 décès non radiés des listes des votants. Cette opération, pour rappel, n'est pas encore clôturée puisqu'elle doit se poursuivre jusqu'à l'achèvement de la révision des listes électorales. L'épisode des lettres adressées aux citoyens au lendemain des législatives et à la veille des élections locales, pour s'enquérir des raisons de la tendance abstentionniste de l'électeur algérien, a dévoilé la panique du pouvoir face au manque de contrôle sur le corps électoral. Une révision des listes électorales a d'ailleurs encore eu lieu durant le mois d'octobre 2008 dans le but de les épurer et de les actualiser. Aujourd'hui, une autre révision, comme le prévoit la loi après toute convocation du corps électoral, sera donc lancée en vue de corriger toute éventuelle erreur. Mais au-delà de l'épuration des listes, l'appareil de l'Etat veut anticiper sur tout risque de défection des électeurs le 9 avril et semble engager tous les moyens humains et matériels pour attirer les électeurs aux bureaux de vote le jour J. Si la voie postale n'a pas été, cette fois-ci, prise en compte, d'autres créneaux de communication ont été mobilisés pour prier les Algériens d'aller voter, à l'image des affiches publicitaires dans les trois langues, arabe, amazighe et français, l'envoi de SMS via les réseaux téléphoniques et la programmation d'émissions radiophoniques et télévisées. Même les bureaux chargés des élections au niveau des communes seront ouverts tous les jours de la semaine, y compris le jeudi de 9h à 16h30. Une véritable campagne médiatique avant la campagne électorale est lancée sous le slogan « Ne laissez personne décider à votre place ». A trop vouloir pousser de la sorte les électeurs à aller au vote, le gouvernement s'érige en « tuteur des consciences ».