Le Maroc est un pays extrêmement pauvre. 20% de la population marocaine vit en dessous du seuil de la pauvreté absolue et la moitié est en situation de pauvreté relative, a indiqué dimanche dernier le journal espagnol El Periodico. En matière de développement humain, le Maroc est aujourd'hui à la traîne, tenant la 125e position, selon le dernier rapport du PNUD, loin derrière ses voisins algérien et tunisien. En comparaison à l'année dernière, le Maroc a «gagné» une place uniquement parce que la Namibie est tombée d'un chiffre, les pays de l'Afrique du Sud ne maîtrisant plus leur espérance de vie à cause du sida, avait indiqué le représentant du PNUD à Rabat. Selon la Banque mondiale, le pouvoir d'achat au Maroc n'est pas arrivé à augmenter de 20 % en 10 ans. La machine économique ne «chauffe» pas suffisamment pour induire des progrès sociaux, avait-il déclaré récemment à la presse marocaine. Droits de l'homme «Manque de projet», «gestion désastreuse des affaires de l'Etat», «perpétuation des privilèges de la couronne» et «aggravation de la pauvreté», voilà en substance ce que les Marocains reprochent à leur jeune monarque qui vient de fêter le cinquième anniversaire de son accession au trône. A cela vient s'ajouter un recul énorme en matière de droits de l'homme, vigoureusement dénoncé par les militants marocains. «L'absence de réformes politiques et la voracité du Makhzen ont accentué la pauvreté, le sous-développement et le chômage», a relevé encore El Periodico dans sa livraison de dimanche. Selon un universitaire madrilène, spécialiste du Makhzen, cité par un journal marocain, «l'objectif de développement du pays n'est pas la priorité du pouvoir préoccupé en premier lieu par sa pérennité». Un analyste financier, qui est intervenu également dans le même journal, a estimé de son côté que «le pays repose sur l'économie informelle et qu'il n'y a aucune réflexion de fond à ce sujet». Pourtant, dans son rapport, le PNUD a insisté sur l'urgence pour le Maroc d'entreprendre des «réformes politiques et institutionnelles, indispensables à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement». «Le temps est désormais compté», a averti le représentant du PNUD Maroc.