D'un commun accord, les étudiants de l'école paramédicale de Tizi Ouzou ont observé, hier, un mouvement de protestation. Outre l'arrêt des cours qui a paralysé l'établissement, les protestataires ont investi la rue pour se faire entendre. En effet, dès 9 h, ils ont tenu un rassemblement sur la voie publique qui a d'ailleurs, obstrué la circulation automobile. La foule s'est amassée devant le portail principal de l'école, scandant des slogans hostiles à l'administration. « Nous avons décidé d'observer ce mouvement de grève pour revendiquer un certain nombre de doléances, qui sont nécessaires aussi bien pour le volet pédagogique que social des étudiants, notamment les internes. Nous avons aussi investi la rue car, il s'agit-là de notre ultime recours pour faire réagir les responsables concernés », clame un représentant des manifestants qui nous a informés qu'une délégation, composée d'étudiants, a pris attache avec le directeur de la santé publique. Ce dernier s'est déplacé sur les lieux mais, il n'a toutefois pas réussi à convaincre les grévistes de surseoir à leur action. « Les étudiants de l'EFPM se sentent opprimés, humiliés et touchés dans leur dignité par l'abus excessif du pouvoir exercé par l'administration. Nous voulons une formation digne de son nom », a enchainé un autre protestataire. Ce dernier a précisé qu'une plate-forme de revendications a été remise aux responsables concernés. Dans leur missive, les contestataires exigent, entre autres, la programmation des sorties pédagogiques et la rénovation des blocs sanitaires. Ils demandent également une campagne de vaccination (HBV, vaccin antihépatique) pour l'ensemble des étudiants au sein de l'établissement. Ils demandent en outre la prise en charge des photocopies des cours et feuilles d'examens par l'établissement. Par ailleurs, voulant voir la version de l'administration au sujet de ce débrayage, toutes nos tentatives de joindre aussi bien le premier responsable de l'EFPM et le directeur de wilaya de la santé et de la population ont été vaines. Enfin, les grévistes menacent de durcir encore le ton et de maintenir la pression jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Ils comptent poursuivre leur grève et probablement procéder à l'occupation de l'administration, nous a-t-on précisé lors du rassemblement d'hier. Notons aussi que la manifestation s'est étalée jusqu'en fin d'après-midi, où la foule s'est dispersée dans le calme et sans le moindre incident. Toutefois, les contestataires se sont également donnés rendez-vous pour une action similaire, aujourd'hui. Cela dit, l'on s'achemine, à coup sûr, vers une grève illimitée à l'EFPM. Les étudiants ne veulent pas lâcher prise, avant de voir leurs doléances sérieusement prises en charge.
