Les étudiants du département de français de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ont organisé hier une marche à l'intérieur de l'enceinte du campus Hasnaoua, et ont occupé la voie publique. Les étudiants ont procédé ainsi à l'occupation du couloir menant vers les différents bureaux du département de français. Ces manifestations viennent suite à une grève de la faim enclenchée par quatre étudiants du même département, au début du mois en cours. La marche a été entamée vers 11h. La procession d'étudiants protestataires a sillonné les différentes voies du campus, pendant une bonne demi-heure, en scandant des slogans contre le premier responsable du département. Cette action a perturbé le déroulement des cours et TD dans les différents départements. Vers 12h30, les contestataires ont occupé la voie publique devant l'entrée principale de l'université. L'occupation de la rue a duré près d'une heure. Une déclaration a été lue par un des étudiants grévistes de la faim, où il appelle l'administration à prendre des mesures adéquates, que la situation impose. De leur part, les enseignants et le chef du département de français, ainsi que les premiers responsables de la faculté des sciences humaines, ne sont pas restés indifférents. Dans une déclaration dont nous détenons une copie, les enseignants du département de français ont exprimé leur indignation devant « les dérives verbales de certains étudiants et les occupations par la force et la violence des locaux pédagogiques et administratifs ». Ils appellent les étudiants à respecter leur enceinte. Pour les enseignants, les revendications concernant la suppression de la note des TD ainsi que la fiche d'assiduité sont indiscutables. Ils insistent sur « l'aspect pédagogique de l'évaluation continue ». Selon eux, « il est, pédagogiquement, de l'intérêt de l'étudiant de faire preuve d'assiduité ». La revendication qui concerne le départ du chef du département a été rejetée unanimement par les enseignants. Pour sa part, Mme Tigziri, doyenne de la faculté des sciences humaines qualifie-lors d'un point de presse-la grève de la faim des quatre étudiants de « chantage affectif à l'égard des autres étudiants ». Tout en déclarant que certaines revendications des protestataires ont été prises en charge, Mme Tigziri souligne qu'il y a une disproportion entre les textes réglementaires et les revendications, notamment celles liées à la suppression de la note de TD et le départ du chef du département. La doyenne n'a pas manqué de souligner au passage que le rachat n'est pas un droit à l'étudiant, et nul ne peut interférer dans la décision du jury de délibération.