Plusieurs études viennent de le confirmer : le spam se porte bien. Les concepteurs d'antivirus Sophos et Symantec ont créé des « pièges à spams », de fausses adresses mails visant à collecter ces courriers électroniques non sollicités envoyés en masse. En 2008, entre 150 et 200 milliards de spams ont été envoyés chaque jour, selon Laurent Heslault, directeur des technologies de sécurité chez Symantec. Cela représente entre 80% et 90% des mails à destination des particuliers et même 97% pour les professionnels, estime Sophos. Le nombre de spams augmente régulièrement, en suivant la courbe croissante des e-mails. Difficile de savoir d'où proviennent ces « pourriels ». Seul le dernier expéditeur est facilement identifiable, mais il est dans 95% des cas l'ultime relais et non l'origine du spam. Selon le rapport annuel de la société Sophos, les Etats-Unis restent le plus gros pays émetteur de spams en 2008, malgré une baisse sensible par rapport à 2007 (17,5%, contre 22,5% l'année précédente). Le trio de tête est complété par la Russie (7,8% des envois de spams) et la Turquie (6,9%). A l'échelle des continents, l'Asie se distingue (36,6%), devant l'Europe (27,1%). « Les principaux émetteurs sont des pays où il y a une masse d'ordinateurs, même s'ils sont bien protégés ou ceux où ils sont rares, mais très mal protégés », explique Michel Lanaspèze, directeur marketing et consultant sécurité chez Sophos. Un ordinateur peut être infecté en ouvrant une pièce jointe ou en cliquant sur un lien, parfois dissimulé dans une vraie lettre d'informations. Les pirates peuvent ensuite trouver des informations confidentielles ou nous transformer à notre tour en émetteur de spams. La tendance en 2008 est aux réseaux sociaux : les cybercriminels créent des profils ou piratent les comptes de membres réels de Facebook, Twitter ou Copains d'avant. En usurpant leur identité, ils envoient des messages à tous leurs contacts plus enclins à répondre à leurs « amis Facebook » qu'au mail d'un inconnu... Au-delà des demandes d'argent, il y a les ventes de produits, dont certains n'arriveront jamais. Et là, comme pour une campagne marketing classique, il y a les produits phares (comme le Viagra et les produits pharmaceutiques), quelques « marronniers » (les vacances, Noël ), mais aussi les sujets d'actualité : Obama, la crise économique... et ça marche toujours. Une étude des universités de San Diego et de Berkeley, publiée en novembre 2008, a démontré qu'environ une personne sur 12,5 millions achète un produit à la suite de la réception de spams. In le Monde