La direction du commerce de la wilaya de Constantine vient de dresser des procès-verbaux de poursuites judiciaires à l'encontre de 17 opérateurs spécialisés dans la commercialisation d'équipements et accessoires pour chauffages à gaz. Le bilan d'une vaste opération de contrôle de la qualité, lancée récemment par les services de cette institution en direction des commerçants des tuyaux à gaz à l'échelle de la wilaya, fait état du prélèvement et de l'analyse, au niveau du laboratoire du contrôle de la qualité d'Alger, de 12 échantillons. Suite à cette opération, 7 d'entre eux se sont avérés non conformes aux normes en vigueur, régissant l'épaisseur de la paroi des tuyaux, leur diamètre intérieur et leur résistance ; 5 échantillons sont toujours en cours d'analyse. Cette action a également entraîné la saisie de 2,969 tonnes de tuyaux, jugés non conformes, et la mise en œuvre d'une procédure de fermeture administrative au détriment d'un producteur de tuyaux à gaz. S'agissant des détenteurs qui constituent, rappelons-le, un élément-clé dans le processus de fonctionnement des fourneaux à gaz butane, les contrôleurs de la direction du commerce ont dressé, durant cette même période, 5 procès-verbaux de poursuites judiciaires, et procédé à 3 prélèvements pour analyse. Le bilan de la direction du commerce indique, d'autre part, le prélèvement de 2 échantillons de fourneaux à gaz dont l'analyse est toujours en cours au niveau du laboratoire du contrôle de la qualité de Constantine. Cette campagne a été menée suite à de nombreux cas de dysfonctionnement de fourneaux marchant au gaz naturel ou butane, de détendeurs ou de tuyaux de raccordement défectueux signalés, lesquels ont été la cause de plusieurs drames. Des dizaines de personnes, dont plusieurs enfants, ont été, cet hiver, victimes du monoxyde de carbone. Si plusieurs d'entre elles ont pu être secourues à temps et sauvées in extremis, d'autres ont connu, par contre, une fin tragique, à l'exemple de cette fratrie composée de 6 membres-frères et sœurs-, tous mortellement asphyxiés dans la nuit du 26 au 27 décembre dernier. L'enquête, diligentée par la sûreté de proximité de la cité Boudraâ Salah, lieu du drame, avait conclu à une défectuosité de l'appareil de chauffage à l'origine des émanations mortelles de monoxyde de carbone ayant entraîné le décès des victimes âgées entre 4 et 21 ans. Mais, pour autant, un entrepreneur agréé par la Sonelgaz estime, sur la base d'une longue expérience du terrain, que la défectuosité des appareils de chauffage ne serait pas la seule en cause dans les drames qui ont endeuillé de nombreuses familles. Du point de vue de cet expert en la matière, le doigt doit être également pointé en direction d'autres paramètres : la mauvaise aération de certains logements, des appareils vétustes et trop souvent rafistolés par des bricoleurs en plomberie, et enfin la non-conformité des systèmes d'évacuation et des canalisations de gaz situées à l'intérieur même des habitations.