Lundi dernier, alertés par des riverains, les responsables de l'Unité de conservation de la faune et de la flore (UCD) de Béjaïa ont constaté la mort d'une importante quantité de poissons dont des anguilles, barbots et Tilipia. Un fort taux de mortalité dû à une carence en oxygène et qui inquiète les écologistes. Les responsables de l'UCD font état d'une «forte turbidité de l'eau qui a pris une coloration rougeâtre» et supposent que les poissons sont morts par asphyxie. Les premiers éléments de l'analyse préliminaire effectuée dans un laboratoire sur l'eau polluée révèlent l'existence d'un pH de 8,6 et un taux de NaCl de 0,8. Ce qui a amené l'UCD à conclure que le lac de Tamelaht a subi un «phénomène d'eutrophisation dû à une contamination de l'eau, c'est-à-dire à une pollution d'origine eutrophique résultant d'un rejet d'une substance chimique ou organique». Le phénomène d'eutrophisation signifie, selon Hachette, «un accroissement anarchique de la quantité de sels nutritifs d'un milieu, particulièrement d'une eau stagnante polluée par les résidus d'engrais ou par les rejets d'eau chaude (centrales électriques, etc), et qui permet le pullulement maximal d'êtres vivants». Un phénomène qui provoque «une carence en oxygène, une production de vase et une opacification de l'eau». D'où proviennent donc ces rejets polluants qui portent une sérieuse atteinte au lac en particulier et à l'environnement en général ? La source de la contamination n'est pas encore identifiée. Selon Mourad Ahmim, directeur de l'UCD, le lac Tamelaht exprime un besoin de préservation qui passe par son classement en station biologique. En attendant un statut de «zone humide d'intérêt national».