Le développement du tissu industriel dans la région de Béjaïa commence à produire ses effets négatifs sur l'environnement et les êtres vivants. Et comme à chaque fois, ce sont les citoyens qui donnent l'alerte après avoir constaté des poissons flottant à la surface de l'eau du lac Tamelaht. Cette étendue d'eau est située près de l'aéroport, non loin de la zone industrielle à l'est de la ville de Béjaïa. Les services concernés, en l'occurrence l'Unité de conservation de la faune et de la flore (UCD) de Béjaïa ,ont constaté sur place la mort de nombreux poissons dont des anguilles et des barbots. Ce fort taux de mortalité, en somme, est dû essentiellement à une carence en oxygène d'où l'asphyxie puis la mort. Cette information a été confirmée, hier, par l'un des responsables de cette unité en parlant aussi d'une enquête initiée à l'effet de découvrir l'origine des produits polluants. Un état d'inquiétude s'est à présent installé chez les écologistes de la région de Béjaïa. Le même responsable de l'UCD a expliqué qu'il s'agit d'un «manque d'oxygène dans l'eau du lac qui a pris une coloration rougeâtre»; l'intervenant sur les ondes de la radio Soummam a confirmé aussi que «les poissons sont morts par asphyxie». L'analyse effectuée sur un échantillon de l'eau polluée prélevé dans le même lac fait ressortir que «le lac de Tamelaht est contaminé par un rejet d'une substance chimique ou organique» d'où «une carence en oxygène». Il s'agit maintenant, pour les spécialistes, de déterminer l'origine de ces rejets. Ce à quoi ils s'attellent désormais, à travers l'approfondissement de l'analyse de l'eau dans des laboratoires plus sophistiqués. Il y a véritablement urgence d'autant plus que les responsables politiques à l'APW de Béjaïa ont déjà tiré la sonnette d'alarme sur la pollution industrielle qui s'est développée ces dernières années dans la région de Béjaïa.